"On a un goût amer": les salariés de Synthexim à Calais face à la liquidation judiciaire de l'usine

C'est désormais officiel. Le tribunal de commerce d'Orléans a prononcé ce mercredi la liquidation judiciaire de l'entreprise Synthexim. Aucun candidat à la reprise de l'usine de chimie ne s'est finalement positionné.
"Une aberration complète"
Sur place, l'activité se terminera le 31 mai, 120 ans après la création de l'entreprise. Un immense coup dur pour les 113 salariés de Synthexim. "On a un goût amer et surtout cette sensation d'inachevé", confie au micro de BFM Grand Littoral Franck Deleglise, représentant des salariés auprès du tribunal d'Orléans.
"Je pense qu'aujourd'hui avec la réindustrialisation en Europe et en France, c'est une aberration complète de vouloir fermer une usine qui produit des produits pharmaceutiques sachant que l'on est capable de générer autant de molécules que l'on veut, il suffisait simplement d'un peu d'investissements", estime-t-il.
L'entreprise avait été placée en redressement judiciaire en novembre dernier. Les salariés avaient alors transmis leurs revendications à la direction et faisaient pression depuis pour obtenir gain de cause.
Ils demandaient notamment une prime que le PDG leur avait promis pour leur activité lors de la crise sanitaire, ainsi qu'une prise en charge des congés non-payés.
Des dernières années difficiles
L'usine Synthexim était dans le rouge financièrement depuis plusieurs années: l'entreprise a perdu 25 millions d'euros. Elle était déjà tombée en liquidation judiciaire en 2013.
En août dernier, la préfecture avait suspendu administrativement l'activité de Synthexim en raison de sa gestion des déchets dangereux. Elle reprochait alors à l'usine de ne pas avoir présenté à l'inspection des installations classées (ICPE) d'étude de danger complète sur sa production de produits chimiques.
La direction avait déjà annoncé, avant l'audience de ce mercredi, mettre tout en place pour proposer aux salariés de Synthexim des postes de reclassement au sein du groupe.