Gravelines: les résultats de sécurité de la centrale nucléaire en dessous de la moyenne nationale

L'autorité de sûreté nucléaire épingle la centrale de Gravelines en matière de sécurité, notamment en raison de "défaillances" au sein des équipes.

Gravelines doit "mieux faire". L'autorité de sûreté nucléaire (ASN) dresse un constat sévère sur la centrale nucléaire la plus puissante de France et d'Europe de l'Ouest.

Après un premier bilan négatif dressé pour l'année 2020, l'ASN considère que la situation ne s'est pas améliorée en termes de sécurité au sein de la centrale nucléaire EDF de Gravelines. Elle a été évaluée en dessous de la moyenne nationale.

Le gendarme du nucléaire pointe dans son dernier rapport, établi sur l'année 2021, "des prolongations importantes des durées d’arrêt pour maintenance et renouvellement en combustible des réacteurs".

Pour l'ASN, la situation reste "dégradée" en matière de radioprotection des travailleurs. Si le site nucléaire a pris des dispotitions en début d'année et mis en place des mesures préventives, le niveau reste de protection reste "insuffisant" pour ses employés. La radioprotection sera à nouveau contrôlée en 2022.

Défaillances au sein des équipes

"Les agents commettent des erreurs, ne sont pas assez attentifs, ne sont pas assez rigoureux, ne préparent pas les dossiers", explique Rémy Zmyslony, chef de la division Lille-ASN.

"Ça n'a pas d'impact sur la sûreté mais c'est une situation qui génère des événements qui nous sont déclarés et sur lesquels on investigue. On le signale parce que ce ne sont pas des comportements habituels et normaux sur une installation nucléaire."

L'ASN écrit quant à elle que "les performances en matière de sûreté nucléaire ne se sont pas améliorées en 2021, notamment en matière de rigueur d’intervention. Les premières actions mises en place par l’exploitant n’ont pas permis de mettre fin à des pratiques ou comportements inadaptés. Le site doit donc poursuivre ses efforts afin de fédérer l’ensemble des acteurs". Un point d’étape sera mené à la fin du premier semestre 2022.

Une hausse des accidents du travail a également été observée. Une situation due, entre autres, à "des défauts d’appropriation des risques liés aux activités, des comportements individuels inappropriés vis‑à‑vis des règles élémentaires et des manques de maîtrise des consignations électriques d’équipements".

Sarah Boumghar et Xavier Silly