Sandra battue à mort par son ex-conjoint: le procès en appel s'est ouvert à Saint-Omer

Le procès en appel pour le féminicide de Sandra Helleputte s'est ouvert ce lundi 28 octobre, à la cour d'assises du Pas-de-Calais, à Saint Omer. Cette femme de 41 ans a été retrouvée morte chez elle, à Hazebrouck (Nord), le 1er mai 2015, après avoir été battue pendant près de six heures.
En première instance, son ex-compagnon, Hocine Hamoudi, a été condamné à la peine maximale: 30 ans de réclusion pour les chefs d'accusation de viol et meurtre. Le verdict de ce procès en appel est attendu pour jeudi 31 octobre, après quatre jours d'audience.
"On se battra jusqu'au bout pour elle. Tant qu'on n'aura pas le verdict final, on ne sera pas rassuré", assure Emily, la soeur de Sandra. Et d'ajouter avec conviction: "Les faits sont là, et on se dit qu'il ne pourra pas avoir une peine minime. On attend la même peine qu'au premier procès, sinon plus."
Un retour sur les faits douloureux pour la famille
Ce lundi matin, la famille était présente à la cour d'assises, non sans peine. "La douleur est la même qu'il y a un an et demi et qu'il y a dix ans en arrière", affirme la soeur de la victime. Tous, et notamment ses quatre enfants, sont forcés de revivre le drame.
Après les enquêtes de personnalité de la victime et de l'accusé, le pompier, qui était arrivé le premier sur la scène de crime, a été auditionné. Il a décrit une scène chaotique, un appartement dans le "fouilli", et la victime, gisant nue sur le canapé.
Après que la famille de cette dernière a quitté la salle, les photos de la scène ont été montrées. Sandra y est défigurée, son corps plein de bleus, tuméfié des pieds à la tête. Ses cheveux arrachés à certains endroits.
Ces images laissent deviner une scène d'une extrême violence. Dans la cuisine, une mare de sang est visible par terre. L'autopsie révélera 144 lésions, dont 20 fractures. Le médecin légiste est entendu ce lundi après-midi.
Un accusé multirécidiviste
Les premiers mots de Hocine Hamoudi n’ont pas été pour la victime, ce lundi matin. Il a indiqué qu’il n’aurait "pas été écouté" en première instance, rapporte la Voix du Nord. À la barre, il a reconnu être l’auteur des coups mortels, mais conteste les faits de viol.
L'accusé était bien connu des services de police: Sandra avait déposé plainte contre lui deux fois avant le drame. Deux anciennes compagnes avaient également rapporté des faits de violence à la police.
En 2016, Hocine Hamoudi a été remis en liberté sous contrôle judiciaire après un vice de procédure. Il a rencontré une autre femme qui l'a accusé à son tour de violences et de proxénétisme. Il a été condamné à trois ans de prison, puis huit mois de prison pour des violences sur un co-détenu. Il a bénéficié d'une remise en liberté conditionnelle en plein état d'urgence sanitaire en mars 2020. Il a été réincarcéré en 2021 pour violences conjugales.
Lors de ce procès en appel à Saint-Omer, les expertises psychiatriques et psychologiques doivent avoir lieu ce mardi avant les plaidoiries les deux jours suivants.