Nord: une jeune femme accuse un maire d'avoir tué sa chienne, une enquête ouverte

La propriétaire d'un husky est convaincue que le maire de la commune de Bérelles, a mortellement touché son chien avec un fusil de chasse. Ce dernier ne nie pas avoir tiré mais assure que le husky a pris la fuite.

Le thread, intitulé "Comment un maire a lâchement abattu mon chien et refuse de me rendre le corps", est devenu viral ce week-end. Plus de 18.000 retweets, 34.000 likes: l'histoire racontée par le compagnon de Chloé Williame sur son fil Twitter a ému les internautes. Un récit partagé par plus de 20.000 utilisateurs.

Le couple accuse Orfeo Rigoni, maire de la petite commune de Bérelles dans le Nord, d'avoir tiré sur Pouchka, leur husky, avec un fusil de chasse. Le chien n'a depuis pas été retrouvé.

Selon leur récit, samedi matin Chloé Williame retrouve une amie, également propriétaire d'un husky, pour promener les chiens en forêt. Elles entament une balade avec les deux chiens, sans laisse autour du cou. "Ils sont totalement inoffensifs, ultra-sociables et il n'y jamais personne à cet endroit-là de la forêt", raconte le propriétaire de Pouchka sur Twitter.

Les chiens commencent à gambader librement. Mais cette fois, ils ne reviennent pas. "Je me suis inquiétée", raconte Chloé à BFMTV. Les deux amies sortent du bois, retournent dans le village et crient le nom des chiens. Leur angoisse s'accroît lorsqu'elles découvrent des poils blancs semblant correspondre à ceux d'un husky sur les barbelés d'un champ. De retour à la voiture, elles retrouvent un des deux chiens. Ce n'est pas Pouchka.

"J'ai tiré sur ton chien et alors?"

Chloé, rejointe par son compagnon va continuer à chercher son chien tout l'après-midi, faisant du porte à porte et lançant des appels sur les réseaux sociaux. Jusqu'à ce qu'elle reçoive un appel: "Je suis désolé de vous dire ça... mais le maire a tiré sur votre chien et l'a tué. J'ai pas eu le courage de vous le dire en face car mes enfants étaient là...", lui dit-on au téléphone.

"Quand on m'a appelée pour me dire que mon chien avait été abattu par monsieur le maire, c'est à ce moment là que j'ai arrêté mes recherches", explique Chloé sur BFMTV, qui file chez l'élu.

"Il m'a répondu droit dans les yeux: 'oui j'ai tiré sur ton chien et alors?'", raconte la jeune femme sur notre antenne.

Une version contredite par le maire

Chloé a porté plainte et le maire a été entendu par les gendarmes. Celui-ci nie avoir tué Pouchka et explique avoir voulu protéger ses moutons. "J'ai tiré deux coups pour faire du bruit pour leur faire peur. Et j'ai tiré un troisième coup parce qu'il allait attraper un agneau. Là il a été touché un petit coup et puis il s'est sauvé", confie Orfeo Rigoni à BFMTV.

Pour lui, l'histoire s'arrête là. Cependant, des témoignages rapportés par le couple de propriétaires contredisent la version du maire. Selon ceux-ci le maire aurait fait feu une première fois avec un fusil et aurait manqué sa cible. Il serait allé en chercher un second et aurait tiré deux balles sur Pouchka alors qu'elle tentait de quitter son terrain. L'édile aurait ensuite mis la dépouille dans un sac.

"Le chien s'est écroulé en dix secondes, on ne l'a plus entendu. Et lui [le maire], est peut-être monté 5-10 minutes plus tard avec un sac. Il l'a mis dans le sac et il est redescendu", raconte anonymement un témoin à BFMTV.

Le couple a ouvert une cagnotte en ligne pour financer les frais d'avocat et l'incinération de sa chienne, à condition que le corps soit retrouvé. Elle promet de verser la somme récoltée à la Société protectrice des animaux si ce n'est pas le cas. De son côté, le maire assure depuis cette histoire, être la victime de dizaines de menaces.

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions