Nord: un centre dédié à l'éloignement des hommes violents à Montigny-en-Ostrevent

En France, en 2021, 122 femmes ont été tuées sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint. Dans les Hauts-de-France, les chiffres sont en augmentation depuis trois ans.
En 2020, le Nord était le deuxième département de France le plus touché par les violences conjugales. Et le premier où l'on a recensé le plus de femmes tuées par leur conjoint ou ex-conjoint, avec sept victimes.
Éloigner les hommes violents plutôt que les victimes
Ce mardi, le département du Nord a présenté un nouveau centre d’observation judiciaire (COJ), à Montigny-en-Ostrevent. Un nouvel hébergement de 108 m2, prévu pour accueillir sept personnes début janvier. Ce centre sera entièrement réservé aux auteurs de violences conjugales.
"C'est une structure qui permet d'isoler l'auteur de violences intrafamiliales ou conjugales, pour que ce ne soit pas la victime qui soit obligée de quitter le logement avec les enfants", explique Anne-Sophie Boisseaux, conseillère départementale déléguée à la lutte contre ls violences conjugales, au micro de BFM Grand Lille.
Le but de ce centre d'accompagnement est d'éviter la double peine pour les victimes de violences conjugales en les forçant à quitter leur domicile.
Un confort réduit au strict minimum
Les agresseurs présumés restent entre quatre et six mois en attendant leur jugement. Une solution supplémentaire pour renforcer la lutte contre les violences faites aux femmes dans le douaisis.
"Sur l'arrondissement judiciaire de Douai, le phénomène des violences intrafamiliales est un phénomène qui est en constante augmentation et sur lequel nous devons créer des dispositifs nouveaux, permettant la prise en charge des auteurs", juge Frédéric Fourtoy, le procureur de la République de Douai.
Les hommes sont hébergés dans des chambres au confort réduit au strict nécessaire avec des caméras de surveillance installées. Un règlement intérieur est également à suivre.

Très peu de récidive observée
La région dispose déjà de deux centres similaires, à Valenciennes ou à Douai. Après quatre ans de mise en service, le bilan est positif selon cette association qui observe "entre 5 et 8%" de récidive chez ces hommes.
"Ce sont des gens qui sont restés entre deux mois et six mois dans ces structures", indique Bruno Willeron, directeur de l'association SIJADIS. "Ce sont des gens qui réfléchissent, ils sont amenés à réfléchir sur leur situation".
En 2023 deux nouveaux centres seront créés: à Denain et à Cambrai.
Un RSA d'urgence
Le département du Nord est très engagé pour la cause. En mai dernier, le conseil départemental a voté une nouvelle série de mesures pour aider et accompagner les victimes. Plus de 700.000 euros y ont été alloués, permettant notamment la création d'un "RSA d'urgence" pour les femmes victimes de violences qui se retrouvent seules et sans ressources.
En février, le CHU de Lille et le parquet de Lille ont également signé une convention pour permettre aux victimes de violences conjugales qui séjournent à l'hôpital de directement signaler les faits à la justice.
En cas de violences conjugales, contacter le 17 ou 112 (appel depuis un téléphone portable) ou le 3919.