Neufchâtel-Hardelot: bientôt une consultation publique sur la scission de la commune
Assiste-t-on à la fin d’une histoire vieille de 68 ans? A Neufchâtel-Hardelot, des habitants de la commune ne veulent plus entendre parler de cette appellation et prônent l’indépendance de la station balnéaire d’Hardelot-Plage. Un dernier rempart à ce divorce vient d'ailleurs de tomber.
Projet un peu moqué à ses prémisses, la pétition lancée par le "Comité pour l’indépendance d'Hardelot" a récolté 600 signatures. Ouvrant ainsi la voie à une consultation publique validée par le préfet du Pas-de-Calais.
"Je ne vois pas pourquoi ça devrait changer"
Dans les rues de la commune, les habitants sont divisés. "On a toujours été comme ça et je ne vois pas pourquoi ça devrait changer", lâche une riveraine. "Moi j’aimerais bien que ça reste comme ça", souffle une autre.
Pour les 600 signataires, la fusion entre Neufchâtel et Hardelot fait de la station balnéaire, la grande perdante. D’après Xavier Lebray, président du comité pour l’indépendance d’Hardelot, bien décidé à sceller le divorce entre les deux communes, Hardelot ne bénéficierait pas assez des revenus de la commune qui proviennent en majorité des recettes dégagées par la station balnéaire.
“La manne fiscale qui procède des Hardelotois a servi à financer tous les équipements de Neufchâtel, affirme Xavier Lebray, président du comité et ancien candidat à l’élection municipale. Moi, depuis quarante ans que je suis ici, j’ai vu deux équipements publics.”
La peur d'une scission sur le budget
Un argument que regrette Paulette Juilien-Peuvion. De cette indépendance, la maire de Neufchâtel-Hardelot en entend parler depuis deux ans maintenant. Mais son avis n’a pas bougé d’un poil. Elle s'inquiète même d’une potentielle scission car un dédoublement des services engendrerait de grosses dépenses.
“Il faut une deuxième mairie, un deuxième cimetière, égrène-t-elle. Partout, on cherche à mutualiser les moyens et ici, dans une commune historiquement unique, on cherche à trouver une frontière. Je trouve que c’est un non sens.”
L'enquête publique qui portera sur le sort de la commune sera ouverte d’ici la fin de l’année. Le dernier mot reviendra toutefois au préfet du Pas-de-Calais.