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Lille: une cinquantaine de jeunes migrants bientôt mis à l'abri

Une centaine de personnes ont manifesté mercredi devant la préfecture du Nord à Lille pour interpeller les pouvoirs publics sur le sort de ces jeunes migrants, à l'occasion de la Journée internationale des droits de l'enfant.

Une centaine de personnes ont manifesté mercredi devant la préfecture du Nord à Lille pour interpeller les pouvoirs publics sur le sort de ces jeunes migrants, à l'occasion de la Journée internationale des droits de l'enfant. - DENIS CHARLET / AFP

Une cinquantaine de migrants se disant mineurs seront bientôt mis à l'abri. Quarante-deux places vont être ouvertes par l'Etat et dix par le département du Nord.

Une cinquantaine de migrants se disant mineurs, qui vivent sur un campement de fortune à Lille, doivent être mis à l'abri dès mercredi 20 novembre au soir dans des centres tenus par l'Etat et le département, ont annoncé la mairie et des associations à l'AFP.

Quarante-deux places vont être ouvertes par l'Etat et dix par le département du Nord, ont détaillé Arnaud Taisne, adjoint au maire en charge du quartier de Bois-Blancs où est situé ce campement, et Marie Davtian, coordinatrice de l'association Utopia 56 à Lille.

Jusqu'à présent ces jeunes majoritairement originaires d'Afrique francophone dormaient dans un parc sous des tentes doublées de toiles cirées ou de couvertures de survie, des palettes servant de sol pour éviter de dormir à même la boue.

Une mise à l'abri temporaire

Dans la nuit de mercredi à jeudi, la température devrait osciller autour de 0°C. Par moments, des bourrasques glaciales secouent le campement. "Il y a des rats, il y a tellement de sortes d'animaux, la nuit, le bruit... Vous ne dormez pas", a confié sur place à l'AFP Hamidou, Guinéen de 16 ans.

Tino, Congolais de 15 ans, souhaite avant tout une chose: "Qu'ils me trouvent un collège ou un lycée", pour qu'il puisse reprendre son parcours scolaire.

"L'État met tout en oeuvre en lien avec la ville de Lille, le conseil départemental du Nord afin de faire face à cette situation humanitaire urgente (...). Cette mise à l'abri humanitaire ne saurait constituer, en elle-même, une réponse aux éventuels contentieux relatifs à l'évaluation de la minorité" des jeunes, a souligné à l'AFP la préfecture du Nord.

Les 50 à 60 jeunes qui vivent actuellement sur le campement, qui s'est formé début 2024, ont initialement été déclarés majeurs. Mais ils ont déposé des recours en reconnaissance de minorité, qui sont étudiés selon eux dans un délai de six mois à un an. Ils seront hébergés jusqu'à l'étude de leurs recours, assure Arnaud Taisne.

Les associations craignent la reformation du campement

"Il a fallu hausser le ton pour que le département agisse", a déclaré à l'AFP la maire de Lille Martine Aubry.

"La ville n'a normalement aucune compétence" sur ce dossier, a-t-elle rappelé: "S'ils sont mineurs, c'est le département; s'ils sont majeurs, l'Etat ne peut pas les laisser dans la rue".

"On attend impatiemment de savoir combien le département va reconnaître de mineurs" et s'en occuper, a-t-elle ajouté.

Sollicité par l'AFP, le département du Nord n'a pas souhaité s'exprimer dans l'immédiat.

"Les jeunes qui vont continuer d'arriver ne seront pas logés, et il en arrive régulièrement, au compte-goutte", regrette Clio Simon, une membre d'un collectif de riverains créé en mars pour aider ces migrants. Elle craint par conséquent que le campement ne se reforme rapidement.

Une centaine d'autres jeunes migrants, qui ont également déposé des recours en reconnaissance de minorité, sont déjà hébergés solidairement par des habitants, assure-t-elle.

Une centaine de personnes ont manifesté ce mercredi devant la préfecture du Nord pour interpeller les pouvoirs publics sur le sort de ces jeunes migrants, à l'occasion de la Journée internationale des droits de l'enfant.

A.F avec AFP