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Lille: la justice autorise l'expulsion des migrants installés au parc Matisse

Une tente de fortune dans un camp de migrants installé au parc Matisse de Lille (Nord), début mai 2024.

Une tente de fortune dans un camp de migrants installé au parc Matisse de Lille (Nord), début mai 2024. - BFM Grand Lille

À la suite d'une demande de la ville, le tribunal administratif a validé l'autorisation d'expulsion des sans-abris. Si certains élus d'opposition saluent cette décision, la plupart demandent un accompagnement des expulsés.

Le tribunal administratif a autorisé lundi 13 mai l'expulsion "sans délai" des migrants installés dans le parc Matisse, une semaine après l'examen du recours en référé déposé par la ville. Cette dernière avait réclamé le droit de reprendre possession des lieux.

Le camp, situé à quelques mètres de la gare Lille-Europe, est composé d'une cinquantaine de tentes de fortune déployées depuis plus de huit mois. La justice a estimé que ce camp présentait une "pluralité de risques pour la salubrité publique", autant pour les occupants que les visiteurs du parc.

Une décision que salue le groupe municipal d'opposition "Faire respirer Lille", qui plaidait pour l'évacuation du camp. "C'est indispensable pour restaurer la tranquillité dans le parc Matisse", écrit Violette Spillebout, présidente du groupe, sur son compte X.

L'élue municipale avait demandé au début du mois à mettre un terme à ces occupations illégales pour que le parc soit "rendu aux habitants et aux visiteurs". La mairie, consciente du problème, avait déjà organisé une réunion avec des riverains en mars dernier avant de faire appel au tribunal administratif.

L'opposition exige un accompagnement des expulsés

Violette Spillebout demande néanmoins un accompagnement social et un relogement pour ces exilés. "Je compte sur les services de la préfecture et de la ville pour proposer des solutions de relogement digne aux occupants du parc", a-t-elle répété mardi 14 mai.

Des solutions d'hébergement qui n'ont pas été proposées aux personnes expulsées, dénonce avec fermeté le groupe Lille Verte. Beaucoup plus sceptiques quant au choix de la municipalité d'avoir recours au tribunal administratif, les élus écologistes dénoncent un manque d'accompagnement.

"De nouveau, la ville a choisi une procédure juridique en urgence pour traiter une situation qui perdure pourtant depuis quatre ans", écrivent les élus dans un communiqué. "Aucune solution de mise à l'abri et d'hébergement n'a été proposée aux personnes occupant le campement", assurent-ils.

Le groupe condamne les violences déjà constatées sur place et comprend le ras-le-bol des habitants, mais appelle la ville et l'État à "prendre leurs responsabilités" et leur demandent d'adopter une vision à long-terme. "Cette situation se reproduira de nouveau tant que les pouvoirs publics continueront de détourner les yeux de la réalité des conditions de survie des personnes migrantes sans-abri et sans droit."

Des solutions ont également été évoquées afin de prévenir à une nouvelle occupation du parc Matisse dans les mois à venir. La mise en place de vidéosurveillance dans le parc a été évoquée, tout comme le passage de patrouilles de police et la mise en place d'un comité d'usagers, pour faire remonter rapidement les problèmes.

Juliette Moreau Alvarez