"J'ai eu peur": le coach de Wasquehal blessé par des spectateurs lors d'un match de Coupe de France

Des traces de pieds dans le dos, un traumatisme crânien, une cervicalgie et 7 jours d'ITT. Ce dimanche à Reims, Mehdi Izeghouine, l'entraîneur du club de football de Wasquehal (Nord), a été agressé lors du match du 8e tour de la Coupe de France contre le club de Reims St-Anne.
Selon un communiqué diffusé par l'équipe de Wasquehal, au cours de la deuxième mi-temps de ce match, alors que Reims Sainte-Anne mène 3 à 0, deux joueurs sont expulsés (un de chaque équipe, "suite à une altercation sur le terrain"). Ces deux joueurs rentrent alors au vestiaire.
Dans le couloir qui mène au vestiaire, les provocations continuent entre les deux joueurs. Mehdi Izeghouine essaye de calmer la situation avec son joueur et décide de l'escorter vers le vestiaire. En l'accompagnant, il voit une dizaine de jeunes forcer la grille pour pouvoir accéder au stade.
Le coach se retrouve pris à partie. Il est bousculé et reçoit un coup à la tête avant de perdre conscience quelques minutes. "Je me suis réveillé avec une personne de Reims qui me tenait la main, qui était super gentille, un docteur", explique l'entraîneur au micro de BFM Lille.
Il est par la suite transporté à l'hôpital avant d'être renvoyé chez lui. "J'ai eu peur", avoue ce dernier qui a d'abord pensé à sa famille.
Il rapporte que "c'était cinq/six jeunes qui ont forcé la grille et ce n'est pas du tout un supporter de Wasquehal qui a fait ça".
Pas assez de sécurité?
Le directeur sportif du club de football de Wasquehal, était présent à côté du parcage avec ses supporters. "Il y avait une personne de Reims qui était médecin, qui a fait les premiers gestes de secours", se souvient Franck Beunes sur BFM Lille.
"S'il y avait eu une sécurité digne de ce nom, ça ne serait pas passé. Ils avaient des bénévoles qui ont fait ce qu'ils pouvaient. Malheureusement il y a quatre/cinq énergumènes qui sont arrivés et il ne faut pas plus", regrette-t-il.
Le directeur sportif explique que cette mésaventure va inciter d'autant plus le club à prendre ses précautions pour les prochains matchs.
Deux versions de l'histoire
Une version contredite dans un communiqué par le club de Reims. "Nous tenons à signaler qu’aucun supporter n’a pu pénétrer sur le terrain ou dans les vestiaires grâce à l’intervention rapide et efficace de notre service de sécurité". Le club note que l'entraîneur nordiste n'a subi "aucun geste de brutalité".
Mehdi Izeghouine est "choqué" de la proportion que prend l'affaire sur les réseaux sociaux et réfute "des propos mensongers". "Je n'incrimine personne, ni le club de Reims, ni celui de Wasquehal", mais il aurait apprécié avoir le soutien de ses adversaires d'un jour.
"Dans mon club on se bagarre tous les jours contre ces formes de violences. Il y a cette idée du sport ces derniers temps, qui est bafouée", assure ce dernier.
Des messages de soutien
Il a reçu des centaines de messages de soutien dont un message du président du club du Losc. Mais il regrette de ne pas avoir eu de nouvelles du club de Reims. "Il n'y a aucune guerre" entre les deux clubs, explique-t-il pourtant. "J'aurais aimé avoir un petit message de l'entraîneur ou du club", confie Mehdi, qui déplore les minutes qui ont suivi l'incident. Le match a été arrêté mais cela n'a pas plus au club de Reims d'après lui.
"C'est vraiment dommage qu'on ait pensé qu'aux intérêts personnels, qu'au sportif et pas à ma santé", relate le coach.
Il compte porter plainte avec son club, ce mardi. Mehdi Izeghouine ainsi que Franck Beunes, veulent que des sanctions soient prises pour que cela ne se reproduise plus. "Il est impossible de laisser passer ce que j'ai pu vivre", réaffirme le coach.
Selon l'entraîneur, il devrait, ainsi que des témoins, être entendu par les instances de football de la FFF dans les prochains jours. "On va prendre quelques jours de repos et ça ira mieux (...) j'ai confiance dans le monde du football", relativise l'entraîneur.
Il espère assister en tribune à la rencontre de National 2 ce samedi entre son club et celui de Créteil.