Hauts-de-France: dans quels métiers seront les postes à pourvoir jusqu'en 2030?

Vue aérienne de la mairie de Lille et vue partielle du beffroi, le 8 juillet 2013 - - PHILIPPE HUGUEN, AFP
Les Hauts-de-France comptaient 2,1 millions de personnes en emploi en 2019, soit 8% de l’emploi de France métropolitaine. D’après la dernière étude de la direction de l’animation, de la recherche, des études et des statistiques (Dares), la région aura un déséquilibre potentiel entre ses besoins de recrutement et ses ressources de main d'oeuvre sur la période 2019-2030 qui sera égal à 3% de ses emplois en 2019.
Par rapport à la situation nationale, les Hauts-de-France devraient se caractériser sur la décennie en cours par une faible progression des créations nettes d’emplois, augmentant de 1% par rapport à 2019 dans la décennie à venir. Et faisant des Hauts-de-France, une région où l’emploi est moins dynamique, une hausse de 4% étant attendue au niveau national.
Les départs en retraite seraient inférieurs à la moyenne métropolitaine, 27% de l’emploi de 2019, contre 28% dans l’Hexagone. Dans le même temps, la proportion des jeunes qui débuteraient leur carrière sur des postes créés ou laissés vacants par les seniors est proche de la moyenne nationale.
Besoin de recrutement chez les enseignants et conducteurs de véhicules
Dans le détail, ce sont les métiers d’ingénieurs et cadres du privé (+7000 pour les ingénieurs informatiques), les professionnels de l’aide et du soin (+10.000 pour les infirmiers/sages-femmes, +9000 pour les aides-soignants), ainsi que les ouvriers qualifiés ou peu qualifiés de la manutention (+15.000) qui devraient créer le plus d’emplois dans les Hauts-de-France à l’horizon 2030.
"Les ingénieurs en informatique seraient nettement plus créateurs d’emplois en Hauts-de-France qu’en France métropolitaine alors que la dynamique serait bien moindre pour les aides à domicile", précise la Dares.
Dans le même temps, les agents d’entretien (47.000 postes à pourvoir), les enseignants (30.000) et les conducteurs de véhicules (27.000) seraient les postes aux plus fort besoin de recrutement, comme au niveau national. Bien que "peu dynamiques en terme d’emploi", souligne la Dares, "leurs départs en fin de carrière devraient être très nombreux dans la décennie à venir."
La région des Hauts-de-France se distingueraient du territoire métropolitain sur les ouvriers peu qualifiés de la manutention (17.000 postes à pourvoir) et les métiers d’assistants maternels (18.000), qui généreront un important recrutement. "Cette dynamique est alimentée tant par les créations nouvelles de postes que par les départs en fin de carrière. Pour les seconds, les postes laissés vacants par les seniors qui partent en fin de carrière expliquent ces forts besoins de recrutement", explique la Dares.
Difficultés à pourvoir des postes dans certains domaines
D'après l'organisme, "les métiers qui afficheraient les déséquilibres potentiels les plus élevés d'ici 2030 (c'est-à-dire des recrutements qui deviendraient potentiellement plus difficiles) sont principalement ceux qui auraient aussi les plus forts besoins de recrutement". Il s'agit des aides à domicile, des cadres commerciaux et technico-commerciaux, des conducteurs de véhicules, des professions intermédiaires administratives de la fonction publique et des employés de maison.
"Les cadres administratifs et financiers, les professions intermédiaires de la fonction publique et les employés de maison ne font pas partie des métiers à forts besoins de recrutement en Hauts-de-France. Ils afficheraient néanmoins un nombre élevé de postes non pourvus par les jeunes débutants, qui sont peu nombreux à rejoindre ces professions", précise encore la Dares.
"Une majorité de ces métiers (hors métiers de l’administration publique) en forts déséquilibres sont actuellement en forte ou très forte tension sur le marché du travail", rappelle la Dares, selon qui les difficultés de recrutement "risquent donc de s’accentuer d’ici 2030 si rien n’est fait pour y répondre".
Et d'ajouter: "Des difficultés nouvelles dans le recrutement des agents d’entretien et des ouvriers qualifiés de la manutention pourraient apparaître d’ici 2030". Les difficultés à pourvoir des postes d'assistants maternels et d'aides à domicile devraient également s'accroître, ces professions attirant peu les jeunes.