Armentières: deux soignants non-vaccinés écartés de l'hôpital pour avoir refusé de se faire tester

Deux soignants du Centre hospitalier d'Armentières (Nord) ont été écartés par leur direction le vendredi 20 août. Non-vaccinés, ils avaient refusé de se soumettre à un test. Or, depuis la mise en place du pass sanitaire, il est obligatoire pour les soignants d'avoir un schéma vaccinal complet ou de présenter un test PCR ou antigénique négatif de moins de 72 heures.
Le 19 août, une procédure de contrôle aléatoire du pass sanitaire est effectuée dans un service de soin de l'hôpital d'Armentières. Après vérification, trois soignants sur les 22 contrôlés ne présentent pas de justificatif. L'un deux s'engage à faire un test antigénique mais pas les deux autres, qui reçoivent un délai de 24 heures pour régulariser leur situation.
"Le jeudi, on m'a demandé pour une question de continuité des soins, de retourner dans mon service mais de revenir le lendemain avec un test PCR négatif", raconte au micro de BFMTV l'une des soignantes concernées, Anne-Sophie Marescaux, auxiliaire puéricultrice.
"Aucune sanction" contre les soignants concernés
Revenus à l'hôpital le lendemain sans avoir effectué de test, les deux agents sont reçus par la direction des ressources humaines.
"Ils m'ont fait quitter mon poste au milieu de l'après-midi", assure Anne-Sophie Marescaux.
Même situation pour l'autre soignant concerné Benoît Dewalles. Cet infirmier puériculteur ne souhaite pas se faire vacciner et s'inquiète par conséquent de sa situation.
"On est encore des agents de l'Etat, des agents de l'hôpital donc on a pas le droit de travailler ailleurs non plus", rappelle-t-il.
De son côté, le Centre hospitalier d'Armentières assure dans un communiqué, que ces deux soignants ont décidé "de poser des congés annuels (avec maintien de la rémunération) le temps de régulariser leur situation".
"Aucune sanction n'a évidemment été prise à leur encontre", ajoute le communiqué.
Du côté de la CGT de l'hôpital d'Armentières, son secrétaire syndical regrette que les contrôles aléatoires du pass sanitaire aient commencé aussi tôt. Selon le syndicat, le directeur de l'hôpital d'Armentières Samy Bayod avait promis qu'aucun contrôle ne serait effectué avant le 30 août. "Là, il a commencé 15 jours avant", constate David Huyghe, aide-soignant et secretaire CGT à l'hôpital d'Armentières.
Obligation vaccinale pour les soignants au 15 septembre
Pour les soignants non-vaccinés, la situation ne risque pas de s'améliorer. A partir du 15 septembre, tous les personnels (y compris administratifs) des établissements de santé devront avoir reçu au moins une dose de vaccin contre le Covid-19. Ceux qui ne se soumettent pas à cette règle pourront subir une suspension de leur contrat de travail.
"Pendant que son contrat de travail est suspendu, il n'y a évidemment pas de salaire. Ça a été rappelé par la ministre du Travail, et il n'y aura pas non plus de chômage pendant cette suspension", confirme Catherine Schleef avocate en droit du travail au barreau de Paris.
A l'hôpital d'Armentières, 74% des 1200 salariés sont pour le moment vaccinés. La direction espère néanmoins que de nouveaux justificatifs de vaccination seront remis au retour des congés. Elle invite par ailleurs "tous les professionnels qui n'ont pas encore transmis leur certificat de vaccination à le faire dans les meilleurs délais."
Dans tout le pays, plus de 83% des soignants sont totalement vaccinés selon le Premier ministre Jean Castex. Dans une conférence de presse ce jeudi, le ministre de la Santé s'est réjouit que la vaccination parmi les soignants ait fait "un bon spectaculaire". Olivier Véran a par ailleurs appelé "solennellement à prendre rendez-vous" les soignants qui ne l'ont pas encore fait.