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Economie

Vers une fin des aides à l'export pour les entreprises exportatrices de pétrole et de gaz

Le pétrole rebondit dans l'espoir d'un accord de réduction important

Le pétrole rebondit dans l'espoir d'un accord de réduction important - AFP

La fin des garanties de financement des exportations s'étaleront de 2021 à 2025, selon une proposition du gouvernement.

Le gouvernement propose de mettre fin en 2025 aux garanties de financement des exportations pour les projets d'exploitation pétrolière en 2025, et gazière en 2035, selon un rapport au parlement présenté lundi.

Le gouvernement propose également d'interdire dès le 1er janvier 2021 ces soutiens pour les "pétroles extra lourds, schistes et sables bitumineux", ainsi qu'aux "centrales thermiques dégradant le mix électrique du pays récipiendaire".

L'arrêt du soutien public aux projets d'exploration et d'exploitation pétrolière à partir de 2025 pourrait coûter "jusqu'à 1.800 emplois compte tenu de la demande croissante de plusieurs compagnies pétrolières du Golfe d'établir des lignes de crédit de plusieurs milliards d'euros avec des agences de crédit export européennes", selon le rapport.

Plusieurs milliers d'emplois en jeu

Pour le gaz, "la situation sera réévaluée régulièrement" d'ici à 2035 "pour fixer l'échéance la plus adaptée aux enjeux climatiques et industriels, en garantissant un délai d'au moins quatre ans entre la décision d'arrêt de l'éligibilité au soutien export et sa mise en oeuvre effective".

"Cette dernière mesure aurait l'impact le plus important sur l'emploi, avec environ 3.000 emplois perdus".

"C'est la première fois qu'un pays exportateur présente une stratégie pour ses exportations de lutte contre le réchauffement climatique", a affirmé lors d'une conférence de presse à l'Assemblée nationale le ministre de l'Economie Bruno Le Maire.

Il a rappelé l'ambition du plan de relance que la France devienne "la première grande économie décarbonée européenne".

L'ONG Les Amis de la Terre a dénoncé dans un communiqué des mesures "anecdotiques" qui "ne forcent pas les industriels français actifs dans le secteur des hydrocarbures à changer de modèle économique".

Mesure "anecdotique" pour une ONG

L'encours sous garantie des projets para-pétroliers et para-gaziers s'élevait au 31 mai 2020 à 2,7 milliards d'euros, selon le gouvernement, soit 4% du total des garanties export. Concernant l'ensemble du dispositif de soutien à l'export, le rapport défend un "bonus climatique" pour les projets durables portés par les entreprises françaises.

La classification effectuée par les autorités européennes "sera le mètre-étalon pour juger de l'éligibilité des projets à bonus, à l'exception du secteur naval" pour lequel "une méthodologie ad-hoc transitoire est proposée", indique le rapport.

"Les secteurs de la défense, de la construction navale et de l'aéronautique représentent à eux les trois-quarts de l'encours de l'assurance-crédit", rappelle le gouvernement.

OC avec AFP