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Veolia-Suez: l'Etat "vigilant" sur l'emploi et sur un monopole de l'eau

"L'Etat sera vigilant aux engagements que prendra Veolia en termes de maintien de l'emploi en France, et de conservation des
actifs stratégiques pour la France", a réagi Bruno Le Maire, ministre de l'Economie et des Finances.

"L'Etat sera vigilant aux engagements que prendra Veolia en termes de maintien de l'emploi en France, et de conservation des actifs stratégiques pour la France", a réagi Bruno Le Maire, ministre de l'Economie et des Finances. - AFP

Le ministre de l'Economie sera vigilant au maintien de l'emploi et à la conservation des actifs stratégiques pour la France. Suez emploie 30.000 personnes en France.

Veolia, géant du traitement de l'eau et des déchets, ambitionne de devenir un "super champion mondial" de son secteur en s'emparant de Suez, filiale d'Engie, pour 2,9 milliards d'euros.

Ce lundi, Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, a réagi. Il a annoncé son intention de rester vigilant aux engagements de Veolia sur l'emploi et les actifs stratégiques en France.

"L'Etat, en qualité d'actionnaire de référence d’Engie, étudiera cette offre avec la gouvernance de l'entreprise et arrêtera sa position en fonction des intérêts patrimoniaux d'Engie, de la qualité du projet industriel, du maintien d'une pluralité d'acteurs sur les services aux collectivités locales et de la prise en compte des intérêts de toutes les parties prenantes", a déclaré le ministre.

"Un monopole de l’eau"

Bruno Le Maire a ajouté que l'Etat se prononcerait sur cette opération "dans les instances de gouvernance d'Engie." Suez emploie 30.000 personnes en France et 90.000 au total dans le monde.

Le PDG de Veolia, Antoine Frérot, a assuré dès dimanche soir que cette opération n'aurait "aucun impact négatif" sur l'emploi en France. Selon un proche du dossier, le gouvernement lui avait demandé "des garanties fermes sur l’emploi".

Pour le gouvernement, cette opération est stratégique. Il n'est "pas question de laisser se constituer un monopole de l’eau, ne serait ce que vis-à-vis des collectivités ou de Bruxelles", a-t-il déclaré à BFM Business. Et selon ce proche, "si ce n’était pas Veolia qui faisait cette opération, ça pourrait être une entreprise étrangère. Il y avait des chinois qui tournaient autour".

L'offre de Veolia concerne 29,9% de Suez, dont Engie détient au total 32%. Si cette transaction aboutit, Veolia a l'intention de déposer par la suite une offre publique d'achat pour le reste des actions. Le rachat de l'ensemble est estimé à quelque 10 milliards, auxquels s'ajoute la dette de Suez.

Engie a fait savoir qu'il allait "étudier la proposition dans les prochaines semaines" et "privilégiera la solution la plus attractive pour ses actionnaires, dans le respect des parties prenantes et après prise en considération de la qualité du projet industriel".

Pascal Samama, Mathieu Pechberty