Var, Hautes-Alpes, Loire-Atlantique… quels sont les départements agricoles les plus bio?

Des tomates issues de l'agriculture biologique vendues à Nantes en novembre 2017 (photo d'illustration). - LOIC VENANCE / AFP
Le bio, c'est au sud. La France compte aujourd'hui un peu plus de 10% de surfaces agricoles consacrées à la production biologique mais, si l'on regarde dans le détail, le sud de l'Hexagone a pris une longueur d'avance. Dans le Var, l'agriculture biologique représentait 42,7% de la surface agricole utile (SAU) en 2021, en comptant les exploitations en cours de production, selon les chiffres de l'Agence Bio. Les Hautes-Alpes (42,70%) occupent la deuxième marche du podium, suivies par les Bouches-du-Rhône (40,30%).
À l'exception de la Loire-Atlantique, les quinze premiers départements en matière de part de surfaces agricoles dédiées au bio sont tous situés dans la moitié sud, et notamment l'arc méditerranéen: Pyrénées-Orientales (39,10%), Drôme (32,20%), Alpes-de-Haute-Provence (31,70%), Vaucluse (30,10%)...
Au contraire, dans le bas du classement, on retrouve le bassin parisien et le nord de la France, avec des départements comme l'Aisne (2,20%), le Pas-de-Calais (2%), la Somme (1,80%) ou le Val-d'Oise (1,70%).
Grande variété de climats
"Il y a une grande variété de climats en France, ce qui influe sur l'évolution du bio", note Laure Verdeau, directrice de l'Agence Bio. Avec le soleil et un air sec, le climat méridional est plus propice à l'agriculture biologique: les maladies cryptogamiques, c'est-à-dire causées par des champignons du type mildiou, s'y développent moins facilement que dans les régions plus humides, et les exploitations demandent moins de traitement. On retrouve aussi moins de grandes cultures (blé, orge, colza...) dans le Sud, des cultures où le bio s'est encore peu développé.
"Il est plus difficile de passer en bio pour les grandes cultures, parce que la baisse de rendements y est plus importante et que l'on peut perdre toute sa récolte à cause des attaques de ravageurs. La création de valeur est aussi plus complexe que pour d'autres cultures", explique Olivier Nasles, président du Comité national de l’agriculture biologique. Alors que dans les Hautes-Alpes, par exemple, "ce sont surtout de grandes surfaces d'alpages faciles à convertir au bio".
20% du vignoble
L'explication est aussi… dans le rosé. La viticulture est l'un des moteurs de la conversion et pourvoyeuse d'une grande partie des surfaces bio: la forte demande pour des vins bio, en France et l'étranger, a tiré leur développement. Associé au climat plus favorable du sud, le vin bio y a trouvé un terrain favorable. Un peu plus de 20% du vignoble est aujourd'hui en agriculture bio, loin devant les céréales (6,12%) et les oléagineux (6,09%), mais talonné par les fruits (16,21%) et derrière les plantes à parfum et aromatiques (25,01%) qui comptent notamment… la lavande.
Ce qui explique aussi les différences entre les territoires, c'est "un effet boule de neige", avance Laure Verdeau. "C'est le plus efficace: lorsqu'un agriculteur se convertit au bio, il essaime autour de lui, ce qui permet d'atteindre une masse critique pour l'agriculture bio locale. On l'a vu en Occitanie, région leader en France, qui a commencé un peu avant les autres", précise-t-elle.
2,8 millions d'hectares
Selon l'Agence Bio, près de 2,8 millions d’hectares étaient cultivés selon le mode de production biologique en 2021, dont 584.000 hectares en conversion, soit 9% de plus que l'année précédente. La France comptait 58.000 producteurs bio à la même date.
Mais le bio, qui occupait 6,6% de part de marché de 2021, est en perte de vitesse: les ventes déclinent depuis le début de l'année, la faute à une offre et une demande en berne, mais aussi à une perte de confiance dans le label.