Une initiative lancée pour faciliter la mobilité européenne des apprentis
Le succès de l'apprentissage ne se dément pas, au point d'inquiéter les tenants de la stabilité des finances publiques, mais les contrats se signent et s'exercent encore majoritairement en France. Pour rémédier à cela, le gouvernement va débloquer des fonds pour aider à la mobilité internationale des apprentis, beaucoup plus faible que celle des étudiants en raison de divers obstacles.
En 2021, l'Agence Erasmus+ France a financé 18 510 mobilités pour des apprenants de la voie professionnelle. "L'objectif est de permettre à 15 000 jeunes supplémentaires de partir", selon l'association Euro App Mobility, qui lance jeudi l'initiative à Paris en présence des ministres Clément Beaune (Europe) et Olivier Dussopt (Travail).
D'un budget total de 25 millions d'euros sur 4 an, dont 17 millions financés par le programme France 2030, le projet "Mona" (Mon apprentissage en Europe) "a pour ambition d'instaurer durablement une politique européenne dans les parcours de formation des filières de l'apprentissage".
Droits du travail
Bien que le programme d'échanges européen Erasmus+ soit ouvert aux alternants, "les apprentis se heurtent à des freins académiques, juridiques et financiers qui les tiennent à l'écart des bienfaits de la mobilité européenne de plusieurs mois dont profitent les apprenants des universités et des grandes écoles", souligne l'association Euro App Mobility présidée par l'ancien eurodéputé Jean Arthuis.
A la différence de ceux pour étudiants, les échanges d'apprentis, qui ont un contrat de travail avec un employeur, se heurtent aux droits du travail très différents d'un Etat membre à l'autre concernant les alternants.
En France, le Code du travail par exemple empêche un employeur de laisser partir son apprenti plus de quatre semaines, sauf à suspendre son contrat de travail, une durée insuffisante pour bénéficier pleinement d'une expérience à l'étranger.
Pour lever ces freins, le projet prévoit notamment de financer un poste de "référent mobilité" à temps plein dans chacun des 43 centres de formation des apprentis (CFA) partenaires du projet.