Télétravail: pourquoi les syndicats et le patronat n'arrivent-ils pas à se mettre d'accord ?

Les partenaires sociaux vont-ils réussir à s'entendre sur la question du télétravail? Patronat et syndicats ont rendez-vous ce lundi après-midi pour une nouvelle séance de négociations. Lancées en septembre dernier, ces discussions patinent depuis plusieurs mois. Cette rencontre est même censée être l'ultime réunion pour parvenir à un accord. Il est pourtant loin d'être acquis.
Concrètement, les discussions butent encore sur plusieurs points. Pour le patronat, rien ne doit être imposé : libre à chaque entreprise de négocier ou non sur le télétravail. Le Medef l'a toujours dit, le télétravail ne doit pas être la norme et il ne doit surtout pas être synonyme de nouvelles mesures rigides qui viendraient alourdir les règles des entreprises. Pour les syndicats, il faut au contraire rendre ces négociations obligatoires.
Quelles prises en charge ?
Autre divergence: qui peut télétravailler? Pour le patronat, cela relève de la responsabilité de l'employeur. En clair, c'est à lui et lui seul de dire qui peut ou non travailler à distance. Lors du reconfinement, de nombreux salariés se sont plaints d'un retour forcé au présentiel. Les syndicats veulent donc avoir leur mot à dire.
Enfin, la question des frais pose toujours problème. Le patronat est prêt à prendre en charge les dépenses engagées par les salariés mais uniquement celles qui relèvent d'une décision expresse de l'employeur. Les syndicats réclament bien plus: un forfait électricité et chauffage ou encore une participation aux frais de repas à domicile. Car aujourd'hui, ceux qui ont des titres-restaurant continuent d'en percevoir en télétravail mais rien n'est prévu pour ceux qui bénéficient d'une aide pour déjeuner dans leurs restaurants collectifs.
Signe d'ouverture: le patronat s'est dit prêt à revoir sa copie mais pas sûr que cela suffise pour parvenir à un accord. Selon un responsable syndical, les avancées restent pour l'instant très insuffisantes.