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SpaceX tente ce samedi un nouveau décollage de sa fusée géante Starship

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C'est ce samedi que SpaceX doit procéder au deuxième décollage test de Starship. Ce vaisseau spatial doit convoyer des hommes sur la lune en 2025 mais n'a pour le moment encore jamais atteint l'espace.

Starship, vol 2. Ce samedi depuis la base de Boca Chica au Texas, SpaceX compte faire décoller sa fusée géante Starship. Et réussir cette fois à envoyer dans l'espace cet engin sur lequel compte le monde spatial américain pour retourner sur la Lune.

Un deuxième essai à 548 millions de dollars

Lors de son premier vol test, le 17 avril dernier, la fusée avait connu des problèmes de moteurs et avait fini par exploser 4 minutes après le décollage. Au passage, ce colosse spatial avait alors réduit en miettes le pas de tir.

Ce premier vol avorté avait tout de même permis à l'entreprise d'Elon Musk de tirer quelques enseignements sur le fonctionnement des 33 moteurs raptors, sur l'utilité aussi d'installer cette fois-ci un système de déluge (chute d'eau pour absorber l'onde de choc du décollage) afin de préserver le pas de tir.

Entre les essais menés avant le décollage, le lancement et les opérations au sol, SpaceX a déboursé 548 millions de dollars pour ce deuxième essai.

De quoi j'me mail : Starship, l'incroyable fusée d'Elon Musk (2/2) - 07/05
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Un colosse de 120 mètres de haut

Starship est à part dans le monde spatial. L'engin se décompose en deux éléments: une fusée, Super Heavy, et son vaisseau, Starship. Ce gigantesque ensemble mesure la bagatelle de 120 mètres de haut pour un poids total de 5.000 tonnes.

Le vaisseau Starship est en fait un véritable "bus de l'espace". Dans le cadre de la mission ARTEMIS 3 prévue fin 2025 , il devra en effet effectuer le trajet de la future station spatiale "Lunar Gateway" vers la Lune pour ensuite revenir à la station, avec 4 astronautes à bord. A ceci s'ajoute la mise en place d'un système de ravitaillement en orbite. Des tankers spatiaux seront nécessaires pour faire le plein de Starship, le tout s'avère ainsi un mécano complexe à mettre en place.

Prêt pour 2025?

C'est le genre de paris qu'affectionne Elon Musk. Ou comment, en à peine 3 ans, achever la mise au point d'un vaisseau qui doit être capable de convoyer des hommes sur la Lune? Or 2025, c'est demain et le programme Artémis est en retard. De quoi faire naitre de fortes inquiétudes du coté de la NASA.

Beaucoup craignent en effet que le Starship ne soit toujours pas opérationnel à cette date. D'ailleurs, lors d'une conférence de presse au mois d'aout dernier, l agence spatiale américaine n'a pas exclu de transformer la mission Artémis 3 "en une mission différente". Le vol d'aujourd'hui va donc être capital afin de permettre de mesurer le travail qu'il reste à faire.

SpaceX n'est toutefois pas le seul être en, retard puisque le travail sur les combinaisons spatiales accuse aussi des délais, enfin la Nasa, l'ESA, la Jaxa (Japon) et CSA (Canada) vont devoir accélérer sur la conception de la mini station spatiale "Lunar Gateway". Si 2025 pouvait paraitre il y a quelques années une date ambitieuse pour mener à bien Artemis 3, elle apparaît désormais de plus en plus irréaliste.

Jean-Baptiste Huet Journaliste BFM Business