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Satellites: Eutelsat monte encore au capital de OneWeb

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L’opérateur devient le deuxième actionnaire du conglomérat détenu par l’indien Bharti Global.

L’offre refusée de Patrick Drahi n’a pas freiné les ardeurs d’Eutelsat. L'opérateur français vient de s'offrir un nouvel investissement de 165 millions de dollars au sein de OneWeb et de sa constellation, destinée à fournir de l'internet à haut débit.

"La finalisation de cette dernière acquisition est attendue aux alentours de fin 2021, sous réserve des autorisations réglementaires", a indiqué Eutelsat dans un communiqué.

Le groupe dirigé par Rodolphe Belmer passe donc de 17,6 à 22,9% du capital, ce qui en fait le deuxième actionnaire le plus important derrière Barthi Global - le conglomérat qui avait repêché OneWeb à la suite de sa faillite en mars 2020, aux côtés du gouvernement britannique (17,6%).

"Bonne dynamique opérationnelle"

OneWeb a désormais mis en orbite 322 des 648 satellites censés constituer sa flotte en novembre, pour le lancement de son service de fourniture d'internet à haut débit. Le service doit toucher les zones non couvertes par les opérateurs terrestres au Royaume-Uni, en Europe du Nord, au Canada, au Groenland et en Islande, et dans les mers arctiques.

Le groupe a récemment bénéficié d'une rallonge de 500 millions de dollars de la part de Bharti, et d'un premier investissement de 300 millions de dollars venant de la société sud-coréenne Hanwha. Il a aussi signé plusieurs accords de distribution - 3 rien qu'en septembre - pour assurer la distribution de son réseau dès son lancement.

"Les remarquables avancées réalisées par OneWeb en vue de la mise en service imminente de sa flotte, tout comme la confiance que lui témoignent ses investisseurs et ses futurs clients nous confortent dans l'idée que OneWeb possède tous les atouts pour s'imposer dans le segment des constellations de satellites en orbite basse (LEO)", a ainsi commenté Eutelsat.

Brouille avec l'Union Européenne

Ce nouveau soutien accordé par la compagnie française à OneWeb ne manquera pas de faire réagir à Bruxelles. Lors de son premier investissement à hauteur de 550 millions de dollars, annoncé en avril, Eutelsat s'était déjà attiré les foudres de Thierry Breton.

Le Commissaire européen au Marché intérieur et ancien patron d'Atos reprochait alors au groupe de se lier avec un concurrent de la future constellation de satellites européenne ; ce, alors qu'Eutelsat venait de se voir attribué une étude technique sur le sujet par la Commission.

"Je ne vois pas comment structurellement une entité peut avoir des parts dans deux projets concurrents", s’était indigné l'ancien patron d'Atos. Eutelsat avait de son côté défendu la complémentarité des deux projets, et la possibilité de se défendre contre le principal rival, l'américain Starlink, lancé par Elon Musk.

Valentin Grille