Rétrocommissions: un distributeur de Renault à Oman aurait rémunéré Carlos Ghosn à hauteur de 30 millions de dollars

Plus de 30 millions de dollars: c'est la somme qu'aurait perçu Carlos Ghosn en tant que "consultant" pour un distributeur de Renault à Oman, au Moyen-Orient.
Fin avril, la justice française a délivré un mandat d'arrêt international contre l'ex-PDG de l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi dans le cadre d'une enquête instruite à Nanterre, notamment pour abus de biens sociaux, blanchiment et corruption.
Système de rétrocommissions
"Cette enquête recoupe une partie des malversations déjà identifiées par le parquet de Tokyo mais a aussi permis de mettre à jour un système de 'rétrocommissions' qui n'avait encore jamais été révélé", souligne ce lundi 2 mai un article des Echos.
Dans le détail, le schéma serait le suivant: des "primes de performance" étaient versées à la société Suhail Bahwan Automobiles (SBA), un grand distributeur basé à Oman. Avec comme origine de ces fonds dans les comptes des constructeurs Renault et Nissan, "une ligne de crédit normalement utilisée, dans chacun des groupes, pour des frais exceptionnels, non budgétés" et baptisée "la réserve du PDG", précise le quotidien économique.
Nissan aurait ainsi versé près de 32 millions de dollars à SBA et Renault 12,5 millions d'euros.
Avec un système de rétrocommissions qui aurait directement profité à Carlos Ghosn: en particulier via "Suhail Bahwan, le fondateur de SBA que Carlos Ghosn connaît depuis 1999" et qui " aurait d'abord versé 25 millions d'euros en 2009 (...) sous la forme d'un 'prêt' accordé à Rita Ghosn, son épouse à l'époque". Une somme que le dirigeant aurait reconnu avoir bien touchée sans aucun remboursement effectué, lors de son audition l'an dernier au Liban, d'après les informations des Echos.
SBA aurait aussi versé 7,5 millions de dollars supplémentaires à Carlos Ghosn en tant que "consultant dans le secteur automobile".