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Carlos Ghosn, visé par un mandat d'arrêt international, "espère pouvoir revenir en France"

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Carlos Ghosn est visé par un mandat d'arrêt international émis par la France, Invité de BFMTV, l’ancien PDG de Renault-Nissan s’explique.

La justice française a délivré un mandat d'arrêt international jeudi contre Carlos Ghosn, ancien patron de l'alliance Renault Nissan (RNBV) dans le cadre d'une enquête instruite à Nanterre, notamment pour abus de biens sociaux, blanchiment et corruption.

“Je m’y attendais”, a répondu Carlos Ghosn à BFMTV, depuis le Liban. "Le timing de ce mandat d’arrêt est surprenant”, affirme l'homme d'affaires. Il souligne la "période politiquement assez chargée”, dans laquelle intervient cette décision, sous-entendant un lien d'ingérence dans la décision de justice... tout en affirmant ne pas vouloir tomber dans le complotisme. Carlos Ghosn affirme avoir appris la délivrance du mandat d'arrêt international "par la presse".
Face aux questions de Jean-Baptiste Boursier, l'ancien PDG de Renault Nissan nie toute implication dans cette affaire. "Je n’ai pas été rémunéré par ce distributeur en tant que PDG de Renault-Nissan”, répète-t-il plusieurs fois, affirmant qu'il n'y a "aucun détournement" malgré les soupçons de blanchiment et de corruption.

"Aujourd'hui je suis prêt à me défendre"

Carlos Ghosn se réjouit d'avoir désormais accès au dossier, à la suite de sa mise en examen. "Aujourd'hui, je suis prêt à me défendre", a-t-il assuré, dossier constitué à l'appui. Il dénonce cependant l'absence de "respect du secret de l'instruction".

L'ancien patron du fleuron de l'automobile dit avoir "hâte qu'on démontre la vérité auprès de la justice.

Aucun regret d'avoir fui le Japon

Depuis sa fuite rocambolesque du Japon fin 2019, le milliardaire vit au Liban, pays dont il a la nationalité puisqu'il est Franco-Libano-Brésilien. "Je n'ai aucun regret à ne pas être resté au Japon", a-t-il expliqué. D'après lui, le "système d’otage du Japon est une honte pour le pays".

Sur le choix de sa destination, Carlos Ghosn explique avoir pris l'avion pour le Liban parce que son épouse y était. "Mon plus vif souhait était de la rejoindre", a-t-il répondu. "J’avais préparé ma retraite au Liban avant mon arrestation", a dit l'ancien patron, sans avoir prévu qu'il allait être obligé d'y rester.

Le Liban lui a en effet interdit de quitter le pays depuis janvier 2020, après la diffusion du mandat d'arrêt d'Interpol. Son passeport français a été confisqué par les autorités.

"On a l’air de considérer que je suis libre [au Liban], a-t-il poursuivi. D'après lui, les autorités du pays lui ont récemment interdit un déplacement au Brésil.

Celui qui affirme avoir désormais "tourné la page" mais souhaite "lutter contre la manipulation" a exprimé un dernier souhait: "pouvoir un jour revenir en France”.

Sofiane Aklouf