Une plateforme pour matcher entreprises et candidats

Quel est votre rôle pour répondre à la pénurie de talents ?
L’un des premiers rôles de la Chambre de Commerce et d’Industrie est de favoriser le développement économique des entreprises implantées sur notre territoire et d’attirer celles qui souhaiteraient s’y implanter. Notre territoire, des Alpes Maritimes et de la région Sud, a beaucoup d’atouts, mais aussi de fortes contraintes. Font partie des préoccupations majeures des entreprises : la recherche de foncier, de financements, et notamment la recherche des compétences nécessaires à leur développement. C’est ainsi que nous avons, avec l’ensemble des acteurs concernés, développé une plateforme emploi, nommée eDRH, focalisée sur les métiers en tension, qui adresse les entreprises du secteur du numérique, de l’industrie, et plus récemment du tourisme.
Justement, cette plateforme eDRH, comment fonctionne-t-elle ?
Il y a un référentiel de mots clés, partagé par le recruteur et le candidat, qui sert à mettre en adéquation l’offre et la demande : il s’exécute un système de matching et de mise en relation automatique via SMS et mail. Le CV va se ranger dans l’espace du recruteur, qui pourra ainsi contacter le candidat.
Le deuxième levier pour le recruteur, c’est de faire développer de nouvelles compétences à ses salariés. Depuis début 2021, nous proposons un volet formation sur la plateforme, qui recense toute l’offre de formation professionnelle courte du territoire, soit environ 5000 formations, avec un système de mots clés et de filtres, pour que l’entreprise ou le salarié recherche, compare et trouve la formation qui lui convient.
Lorsqu’un recruteur fait une recherche de profils, le résultat du matching avec les candidats s’effectue selon une distribution de 70 à 100%. Pour les candidats à qui il manquerait une compétence, l’algorithme va pousser la formation adéquate.
Quels sont les secteurs d’activité les plus porteurs sur votre région et leurs enjeux ?
Les secteurs en tension sont principalement le numérique, l’industrie et le tourisme. Le numérique a besoin de compétences que le territoire ne fournit pas en nombre suffisant : des profils ingénieurs IT, des data scientists, DevOps, principal architects, Cloud Engineers pour travailler sur les innovations, la R&D, les brevets. Une entreprise comme Amadeus, de 4000 salariés, qui développe des systèmes informatiques de réservation et de distribution de voyages, prévoit en 2022, 400 embauches, soit une croissance de 10% de ses effectifs ! Ce sont les moyennes du secteur. La masse salariale potentielle constitue des retombées économiques non négligeable pour l’économie locale
L’industrie représente 20% du PIB de la Côte d’Azur. Il y a besoin de profils de techniciens de fabrication et de maintenance. L’enjeu c’est la production des biens et services.
Enfin, le tourisme est caractérisé par sa saisonnalité qui demande une réponse en termes de logement temporaire. Récemment, nous avons accueilli un millier d’ukrainiens fuyant la guerre ; des profils qualifiés parlant plusieurs langues à qui nous avons proposés les offres d’emplois non pourvus.
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