Véhicules électriques : l’importance des tests de batteries

Pouvez-vous présenter Keysight Technologies ?
Keysight fournit des solutions de conception, d’émulation et de test qui permettent aux ingénieurs de concevoir de nouvelles technologies dans les domaines des communications et des écosystèmes industriels, de l’aérospatiale et de la défense, de l’automobile, de l’énergie, des semi-conducteurs et de l’électronique générale.
Avec plus de 80 ans d’expérience, Keysight est le premier fournisseur mondial de tests et de mesures. Nous avons plus de 32 000 clients dans plus de 100 pays, et avons généré un chiffre d’affaires de 5,4 milliards de dollars pour notre exercice 2022.
Cotée à la Bourse de New York depuis 2014, Keysight Technologies est une émanation d’Agilent Technologies, qui elle-même a été créée en 1999 à la suite d’une scission de HP.
Observez-vous un changement majeur dans l’industrie automobile ?
Oui, de nombreux : on peut citer les changements liés à la souveraineté nationale ou européenne, avec une réindustrialisation, les changements liés au réchauffement climatique... Mais il y a une industrie qui va complètement changer dans les années à venir, c’est l’automobile ! Après plus d’un siècle de voitures à moteurs thermiques, l’ère de l’électrique s’installe. Ce changement s’accélère depuis que l’Union européenne a acté la fin des moteurs thermiques pour 2035. Auparavant, les véhicules électriques représentaient à peu près 1 % des ventes. Ils se situent aujourd’hui entre 15 % et 20 %, et les gros constructeurs automobiles élaborent des plans pour atteindre les 100 % de ventes en temps voulu.
Cette transformation implique un très fort changement dans le marché, à commencer par les constructeurs : ouverture de nouvelles usines ou conversion des usines existantes, recrutement, formation, mise en place de nouveaux partenariats… L’un des plus gros enjeux se trouve dans le domaine des batteries.
Pour l’heure, la grande majorité des batteries sont d’origine chinoise. Or, d’ici 2030 ou 2035, environ 90 % devront être européennes. D’où la création de ces gigafactories (usines européennes de batteries), à raison de deux ou trois par pays européen.
En France, elles se situent dans le nord, avec des centres de recherche à Grenoble et Bordeaux. Outre leur nombre, nos batteries devront se démarquer par leur qualité : moins chères, plus vertes, plus sécurisées… Elles devront aussi permettre de faire plus de 400 kilomètres, de se charger en moins d’une demi-heure et s’affranchir de l’approvisionnement en métaux depuis les pays étrangers. La question de leur recyclage doit également être résolue et efficiente rapidement.
À ce défi s’ajoute celui des chargeurs : actuellement, 10 fois plus de chargeurs devraient être déployés en Europe, et des milliers de modèles interopérables et rapides doivent donc être produits chaque jour. Sans oublier le réseau électrique qui devra s’adapter à des milliers de sollicitations simultanées dans toute l’Europe...
En quoi accompagnez-vous tous ces changements ?
Keysight Technologies est un partenaire de choix. Nous donnons aux concepteurs et aux fabricants de l’industrie automobile les dernières innovations en matière de solutions de conception et de test pour aider à créer des produits de haute qualité et hautes performances, tout en atténuant les risques de sécurité tout au long du cycle de vie automobile. Cela comprend des systèmes de test de batterie pour les tests au niveau des cellules, des modules et des packs, la fonction de charge et le test d’interopérabilité, et le test d’énergie renouvelable.
Notre expertise nous permet de tester le chargeur avec sa batterie, à tous les niveaux, pour s’assurer que tout est conforme aux normes européennes. Ces tests de la borne de charge et de la batterie (avec ses cellules, modules et packs) sont nécessaires pour garantir une sécurité maximale, et surtout :
● Éviter le risque d’électrocution, de feu ou d’explosion ;
● S’assurer que les connecteurs des chargeurs s’adaptent à toutes les voitures ;
● S’assurer que la batterie puisse se recharger en quelques minutes. C’est-à-dire bénéficier d’une puissance considérable en amont, tout en conservant des normes de sécurité.
Parmi nos clients, nous comptons l’entreprise suédoise Scania, l’un des leaders mondiaux de camions. Le constructeur allemand BMW utilise également nos solutions pour tester les batteries électriques, leur autonomie et s’assurer de leur conformité aux normes européennes et de leur interopérabilité.
D’après vous, quels sont actuellement vos plus grands défis ?
Tous les fournisseurs de tests et de mesures sont confrontés à la même problématique : avoir une capacité financière considérable pour augmenter la capacité de production. L’autre défi, c’est de développer de nouveaux produits de test pour répondre aux besoins d’aujourd’hui comme de demain. Nos équipements se doivent donc d’être modulaires, pour ne pas devenir obsolètes. De plus, la réduction du temps de charge des batteries représente un enjeu fort, et elle n’est possible qu’avec un fort investissement en R&D.
Ces défis technologiques sont aussi rattrapés par des défis énergétiques. En effet, le coût de l’énergie explose. Le Mégawatt-heure a été multiplié par 10 en un an. D’où le développement de nouveaux produits qui offrent une efficacité énergétique maximale.
D’autre part, les tests électriques doivent être accompagnés d’essais thermiques pour s’assurer du fonctionnement des batteries, quelles que soient les conditions climatiques. Keysight a établi des liens étroits avec les principaux fabricants d’enceintes climatiques en Europe pour permettre de servir nos clients communs dans les meilleures conditions.
Avez-vous un mot de la fin ?
Comme à chaque révolution technologique, il y a une forte probabilité que le marché du test électrique se consolide, avec des acteurs amenés à disparaître ou à être rachetés. Pour se différencier de la concurrence, il faudra innover et présenter des capacités de production en forte croissance, afin de répondre à un besoin massif et surtout inédit.
Cette innovation sera au service de nos clients, pour leur permettre de développer et tester leurs batteries afin de répondre aux attentes du marché : ne pas payer plus cher que pour un véhicule thermique, ne pas avoir à recharger la batterie tous les 300 ou 400 kms, ne pas trop attendre durant le chargement… Les sujets de préoccupation sont vastes, et nous ne sommes qu’au début de ce changement.
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