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Un industriel du filtre mise sur la coproduction franco-tunisienne

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[CONTENU PARTENAIRE] Misfat Filtration est un équipementier tunisien qui fabrique des filtres pour l’automobile et l’industrie. Il est aujourd’hui leader du marché français de l’après-vente, en cumulant les ventes réalisées sous sa marque MECAFILTER et sous de nombreuses marques de distributeurs ou d’industriels qu’il fournit. Dynamique, il développe très vite de nouvelles références, puisque 150 nouveaux produits sont conçus chaque année. Cette réactivité, il la doit en partie à son fonctionnement, avec une activité partagée entre la Tunisie et la France. Explications avec Amine Ben Ayed, DG du Groupe Misfat.

Quelle est l’histoire de votre entreprise industrielle ?

Misfat Filtration a débuté par une activité de sous-traitance pour servir le marché maghrébin. Nos premières ventes conséquentes ont été réalisées avec PSA en 1999, pour qui nous avons conçu le filtre à huile de la Peugeot 205. Ce marché, nous l’avons obtenu grâce à l’un de nos clients, l’équipementier automobile Novares (qui s’appelait Mecaplast à l’époque). Il était d’ailleurs entré au capital de Misfat et était propriétaire de l’entreprise Solaufil France, spécialisée dans la production de filtres, notamment avec sa marque MECAFILTER.

Nos produits compétitifs, qualitatifs et conformes aux normes européennes nous ont permis de devenir fournisseurs de filtre d’origine pour des groupes comme PSA et Renault. Au fil des années, de plus en plus de constructeurs automobiles et d’industriels ont choisi Misfat Filtration pour sous-traiter leurs pièces. Une place gratifiante dans le secteur automobile, mais nous ne parvenions pas encore à vendre notre propre marque en Europe.

Et puis, la crise des subprimes est arrivée. Le groupe Mecaplast s’est retrouvé en difficulté et a revendu les entreprises qui ne correspondaient pas à son business premier, à savoir la plasturgie. À l’époque, Misfat Filtration était le principal fournisseur de leur marque MECAFILTER. Nous complétions leur offre de filtres à air avec nos filtres à huile et à carburant. Misfat Filtration s’est porté candidat à l’acquisition de Solaufil France, qui a eu lieu en 2009. Cette aventure a donc démarré de manière atypique, puisqu’il est rare qu’une entreprise nord-africaine rachète une entreprise industrielle française.

Comment avez-vous mis en place cette coproduction de filtres ?

Notre priorité était de préserver le « Made in France », qui a toujours de l’importance à nos yeux et un réel impact sur le marché. La place de la France est très intéressante au sein de l’Europe. De plus, l’usine étant la première fabrique de filtres à air créée sur le territoire français, nous avons tenu à perpétuer cette histoire et la culture industrielle du filtre.

Nous avons appris à apprécier les équipes présentes en France, alors l’humain a pris le pas sur le côté business. Il n’était pas question de délocaliser la production, mais au contraire d’un travail commun pour écrire ensemble la nouvelle page de l’usine. La coproduction entre la France et la Tunisie s’est donc dessinée peu à peu.

Notre but n’était pas de reproduire le fonctionnement de grands groupes français, qui renoncent parfois à investir lorsqu’ils sont en difficulté. Les deux premières années ont été nécessaires pour réorganiser l’entreprise. Nous avons par exemple proposé à des salariés de suivre une formation pour changer de métier. Quant aux activités à moindre valeur ajoutée (comme le back-office), elles ont été déplacées en Tunisie.

Les coûts fixes de l’entreprise se sont allégés, et elle est devenue rentable. En dix ans, nous avons quadruplé notre production française et augmenté notre revenu net de 50 %. Face à de tels résultats, nous avons construit une nouvelle usine, aux normes sur le plan écologique, et nous avons introduit de nouvelles gammes de filtres, pour l’habitacle des véhicules ou encore les climatiseurs.

Qu’a-t-elle apporté à votre entreprise de filtration ?

Il y a encore quelques années, la Tunisie n’était pas un pays connu pour ses pièces techniques. Cette acquisition a fait de nous un opérateur européen et nous a donc ouvert de nouvelles portes sur le marché automobile. Une reconnaissance qui nous emplit de fierté en France comme en Tunisie, puisque nous prenons des parts de marché et nous exportons depuis la France.

Nous sommes aujourd’hui plus compétitifs que les fabricants asiatique : l’explosion des coûts de transport (multipliés par 4 depuis le Covid), couplée à l’inflation et la pénurie sur les matières premières les excluent de fait du marché. Plus proches, plus réactifs, plus qualitatifs, nous sommes la proposition la plus compétitive.

De plus, notre activité devient chaque année plus facile, avec des économies d’échelle et l’introduction de nouvelles technologies. Nous sommes d’ailleurs en train de robotiser notre activité. Prenons le cas d’une ligne de production française de 9 personnes. Elle peut passer à 7 personnes grâce au robot, mais les gains de compétitivité qui en émanent nous permettent d’avoir deux équipes, et donc 14 personnes, contre 9 au départ.

Notre groupe est aussi attentif face aux nouvelles tendances, comme l’électrification, qui va prendre de plus en plus de place sur le marché de la rechange. Certes, les filtres à huile ou à essence seront moins nombreux, mais le domaine de la filtration est large et sera toujours présent partout. D’ailleurs, certains filtres à air présents dans une voiture sont faits avec les mêmes matières que les masques chirurgicaux, et il y a aussi besoin de filtres dans les salles de classe ou dans les open spaces.

Misfat Filtration anticipe ces phénomènes en se positionnant déjà sur d’autres marchés, comme ceux des compresseurs, des aspirateurs, etc. Enfin, le secteur automobile continuera d’être porteur pour nous, même si les ventes de voitures neuves ralentissent en France. Les volumes totaux des ventes de filtres ne baissent pas en France. Quant aux propriétaires de voitures, ils auront toujours besoin d’entretenir leur véhicule, et donc de changer leurs filtres, ce qui reste une bonne nouvelle pour nous.

Que diriez-vous aux PME françaises qui pourraient être intéressées par ce modèle ?

Il est duplicable pour beaucoup d’entre elles ! Il est vertueux, car il offre une bonne répartition des coûts pour permettre à une société de devenir compétitive et conquérante, tout en gagnant des parts de marché. Cette deuxième vie en Tunisie crée des emplois des deux côtés. L’alliance Europe / Bassin méditerranéen est précieuse et rentable pour produire une puissance équivalente à celle de la Chine et établir ainsi un système gagnant-gagnant.

C’est une opportunité en or, puisque nous partageons la même langue et le même fuseau horaire. C’est facile ! Seulement deux heures d’avion nous séparent. À titre d’exemple, la marchandise peut prendre le bateau le samedi et arriver le mardi matin dans un dépôt parisien. Il n’y a que des avantages, y compris en termes d’écologie, puisque cette proximité réduit les émissions de CO2. Notre système juridique est même calqué sur l’Europe pour faciliter ce rapprochement.

Aujourd’hui, nous sommes fiers de cette coproduction entre la Tunisie et la France. Nous développons aussi constamment de nouveaux produits, afin de répondre à la demande et prendre des parts de marché. Nous sommes aujourd’hui leaders du marché français, en cumulant les ventes réalisées sous notre marque MECAFILTER et sous de nombreuses marques de distributeurs ou d’industriels que nous fournissons ! Ainsi, nos clients savent qu’ils pourront toujours retrouver leurs produits chez Misfat Filtration.

Ce contenu a été réalisé avec SCRIBEO. La rédaction de BFMBUSINESS n'a pas participé à la réalisation de ce contenu.

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