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Réinventer la distribution d'énergie

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[CONTENU PARTENAIRE] Dans un écosystème aux acteurs multiples et un contexte de transition énérgétique, les gestionnaires de réseaux de distribution d'énergie ont besoin de transformer leurs technologies et leurs manières de faire. Face à ce défi, ces acteurs peuvent avoir besoin d'être accompagnés. C'est ce que leur propose la start-up Smartside, un éditeur de logiciel à la croisée des mondes de l'Energie et des Télécom. Pour mieux comprendre les orientations de l'entreprise, nous avons échangé avec deux de ses fondateurs, Yann Mouchel et Elie Zgheib.

Vous affirmez que votre raison d'être est de digitaliser, ouvrir et réinventer les réseaux. Comment est né le projet de Smartside, et sur quels moyens technologiques repose t-il?

Yann Mouchel : Le projet a dix ans. Il est né de l'observation d'un besoin chez les gestionnaires de réseaux de distribution d'énergie (GRD), que ce soit en électricité ou en gaz, de renouveler et transformer leur métier. Celui-ci a peu changé depuis cent ans. Dans le cadre de la transition énergétique, avec l'arrivée de nouvelles unités de production et de stockage, de nouvelles façons de consommer viennent un peu transformer la façon de gérer l'énergie et les infrastructures. Il y a notamment une évolution d'un modèle centralisé vers des modèles décentralisés, et pour ce qui est du gaz, il y a l'intégration de nouveaux usages, avec un monitoring plus fin sur un ensemble de composants réseau. Nous proposons des outils qui vont soutenir la digitalisation de ces acteurs, et permettre la gestion de parcs massifs d'objets communicants. Nous appliquons des méthodes de l'Internet des objets, qui sont particulièrement adaptées pour ces réseaux là. Par exemple du CPL pour les réseaux communicants des distributeurs d'électricité, ou de la radio très basse fréquence, pour les acteurs de la distribution de gaz.

Elie Zgheib : La question des moyens technologiques peut être séparée en deux parties. D'une part, il y a la technologie pour le réseau industriel, avec un besoin de capteurs communicants pour récolter des données et superviser le parc d'infrastructures. Et d'autre part, il y a les technologies pour tout ce qui est analyse de données, les "smart grids", l'apprentissage par la machine ou l'intelligence artificielle, qui sont des technologies adaptées à ce que nous cherchons à faire.

YM : Notre raison d'être correspond à différentes étapes à franchir pour le gestionnaire de réseaux de distribution, dans le cadre de son travail d'adaptation, face à la transition énergétique. La première étape consiste à digitaliser les réseaux pour avoir des infrastructures permettant de monitorer et de connaître plus finement l'état des réseaux. Ouvrir et réinventer les réseaux, cela consiste à permettre l'accès à leurs données, pour rendre possible la création d'un maximum de valeur. Pendant nos dix premières années, notre métier a essentiellement consisté à aider les gestionnaires de réseaux de distribution (GRD) à se digitaliser et à collecter les données. Nous sommes maintenant dans une phase où nous pouvons nous concentrer sur la valorisation des données collectées.

Le secteur de la gestion et la distribution de l'énergie connaît d'importantes mutations, en lien avec la transition énergétique. Comment Smartside se positionne t elle dans cet écosystème?

YM : En tant que start-up technologique, nous avons un positionnement très spécifique sur ce secteur. Beaucoup d'acteurs vont sur la chaîne de valeur de l'énergie, adresser plutôt les fournisseurs ou le consommateur final, là où nous adressons le gestionnaire de l'infrastructure des réseaux de distribution d'énergie. Nous parlons très peu de ces acteurs, notamment parce que cela est devenu une « commodity » comme on dit en anglais, c'est perçu comme normal d'avoir de l'électricité 24h/24 chez soi, de ne pas avoir de coupures. Mais aujourd'hui, avec la problématique de la transition énergétique et toutes les transformations structurelles dans la façon de consommer qui y sont liées, ces acteurs doivent évoluer. Et comme ils n'ont pas forcément l'habitude de se réinventer tous les jours, ils font face à un nouveau challenge, et ont besoin d'embrasser un peu les transformations technologiques qui ont lieu par ailleurs, pour permettre de transformer leur métier et rendre possible la transition énergétique. Et notre créneau, c'est d'apporter aux gestionnaires les technologies permettant l'implantation de nouveaux usages sur les réseaux de distribution d'électricité ou de gaz.

Auriez-vous des exemples de ces nouveaux usages ?

YM : Nous parlons très souvent des "smart grids" dans l'électricité parce que c'est un des sujets les plus impactés aujourd'hui par ces technologies. Mais il se passe également des choses très importantes et structurantes pour les réseaux de distribution de gaz à travers le monde, avec les "smart gas grids". Quand nous déployons une infrastucture IOT (« Internet of things ») à l'échelle d'un réseau de distribution, nous pouvons implanter plein de nouveaux capteurs qui vont permettre une meilleure gestion des réseaux de gaz, avec par exemple la détection automatique de fuites, la gestion de la pression permettant de faire des optimisations, ou encore la surveillance cathodique et l'identification des investissements à faire au plus vite sur le réseau. Cela favorise la maintenance prédictive, la gestion dynamique de la consommation et de la production, ou alimente les analyses sur le dimensionnement du réseau. La valorisation des données passe par les nouvelles technologies, les nouvelles méthodes d'intelligence artificielle, de réseaux de neurones, qui permettent de créer de nouveaux usages.

EZ : Les réseaux de distribution doivent devenir plus intelligents et mieux surveillés, parce que ce sont eux qui vont porter toutes les innovations. Au même titre que les réseaux d'électricité, les réseaux de gaz doivent être accompagnés pour évoluer.

Quelles sont les grandes tendances du secteur au niveau international, et peuvent-elles générer des opportunités pour vous ?

EZ : En effet, le secteur de l'énergie vit des mutations. Le rapport des consommateurs à l'énergie est en train de changer, notamment dans les pays riches et occidentaux. On parle énormément de transition énergétique, ce qui est aussi un discours très politique, concernant les objectifs que les pays se fixent. Tout cela suscite des défis pour les réseaux en tant que tels, pour qu'ils puissent accompagner cette transition énergétique. Comme on l'a déjà précisé, pour que ce réseau puisse accompagner toutes ces avancées, il faut qu'il soit stable, qu'on puisse le prédire, mieux le comprendre. Il doit pouvoir réagir rapidement et fournir des services élémentaires. La plupart des experts s'accordent sur l'importance d'impulser des innovations dans ce secteur là. Cela nécessite des acteurs motivés à s'investir pour créer de nouveaux produits et services. Aussi, ils doivent pouvoir se reposer sur une infrastructure de datas, dont le réseau va être responsable. Tout l'aspect d'innovation doit être porté par ces réseaux qui, sur le plan physique, doivent évoluer dans leur comportement. Nous sommes là pour créer une émulation autour des gestionnaires de réseaux de distribution. Ils vont avoir de nombreux besoins d'accompagnement dans les années qui viennent, pour les aider à imaginer leur métier de demain. Cette transition énergétique s'accompagne d'une transition du métier de GRD, ce qui implique un besoin d'accompagnement et d'outillage. Nous apportons notre expertise technologique avec nos logiciels, et le but est que nos expertises se rencontrent.

Quelles sont les principales innovations sur lesquelles vous travaillez actuellement ?

Réponse à l'écrit le cas échéant

Quelles sont les innovations qui devraient permettre d'impliquer davantage les consommateurs dans l'accélération de la transition énergétique ?

YM: On parle de plus en plus des communautés locales d'énergie, et au-delà de l'objectif de suivre sa consommation et de faire des efforts pour la réduire, il y a de plus en plus une volonté et des outils à disposition pour avoir une approche un peu locale dans la consommation d'énergie, et que chacun puisse devenir acteur de sa production et de sa consommation, par exemple en stockant grâce aux bornes de recharge de véhicules électriques.

EZ : Le consommateur n'est pas juste quelqu'un qui consomme, il devient acteur de cette transition énergétique, et ces communautés locales favorisent cette possibilité d'être un acteur dans la chaîne de transition énergétique. Cela passe par la fourniture d'informations, de données et d'explications sur sa consommation pour pouvoir l'adapter. A notre niveau, nous avons des réflexions sur la manière de faire pour qu'un maximum d'acteurs puissent créer des innovations à destination des consommateurs.

Ce contenu a été réalisé avec SCRIBEO. La rédaction de BFMBUSINESS n'a pas participé à la réalisation de ce contenu.

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