Quand les drones volent au secours de l’industrie

Depuis quelques années, le drone est utilisé pour l’industrie. Quels sont ses avantages ?
Le drone est un formidable porte-outil qui permet d’emporter toute une série de capteurs photos, thermiques ou Lidar par exemple. Nous pouvons également utiliser des des instruments très spécifiques comme des magnétomètres, des géo radar ou dédiés à la spectrométrie gamma. Puisqu'il n'est pas limité par les obstacles au sol, le drone va plus vite, et assure une plus grande productivité. Il permet aussi de s’approcher au plus près des éléments verticaux, avec une grande précision. Enfin, le drone peut embarquer des charges plus ou moins lourdes. De manière globale, il est plus rapide, plus écologique et moins cher. Aujourd'hui, Instadrone est en mesure d'offrir de nombreux services, tout en permettant aux clients de diminuer leurs coûts d'intervention.
Quels secteurs ont recours aux drones ?
Le secteur qui a le plus rapidement compris l’intérêt du drone est celui des télécommunications. Free Mobile a été notre premier client et aujourd'hui le groupe Iliad Free Mobile détient 30% de notre capital. Le drone a permis, par exemple, de remplacer le camion nacelle notamment lors des études d'implantation des antennes dans le cadre du déploiement de la 4G puis de la 5G. Instadrone intervient également pour les contrôles des fréquences et la réalisation des études radios. La moitié de notre activité concerne les produits de télécommunications.
Nous avons ensuite développé plusieurs services dédiés à la topographie en zone urbaine et en zone végétalisée par l’utilisation du Lidar. Cela permet aux géomètres de collecter plus rapidement davantage de données puisqu'un drone peut couvrir jusqu’à 300 hectares en une seule journée. Instadrone propose également un service d'inspection et de contrôle pour les monuments et le génie civil. Nos méthodes peuvent s’appliquer aux structures en béton précontraint, aux ouvrages d’art ou aux monuments historiques tels que les églises et les basiliques. Ainsi, nous avons notamment travaillé pour le Mucem à Marseille.
L'agriculture représente également un secteur à fort potentiel. Le drone peut être utilisé pour l'épandage de produits, tout en limitant le risque de dispersion. Cette technique est en accord avec l’essor d’une agriculture plus raisonnée. Nous sommes actuellement en phase d’expérimentation pour ces prestations et nous espérons que la législation évolue.
La filière drone est relativement jeune. Comment Instadrone parvient-elle à se démarquer ?
Pour répondre aux fortes demandes de nos clients, nous avons développé un solide réseau de licenciés de marque. En 2020, nous avons réalisé plus de 5 000 prestations en France et à l’étranger, essentiellement pour de grandes entreprises. Ce maillage territorial permet de garantir à nos clients la réalisation d’un grand volume de missions et de remporter des appels d’offres conséquents.
De plus, nous avons obtenu la certification au Géo-référencement par le bureau Véritas, afin de crédibiliser nos prestations et apporter des garanties. Les certifications sont des étapes nécessaires afin de se démarquer.
Notre chiffre d'affaires s'élevait en 2020 à 3,2 millions d'euros et cette année nous enregistrons une croissance de 100%. Je pense que la bonne réponse est une offre globalisée par la diversification. Pour cette raison, Instadrone utilise des drones aériens, mais aussi terrestres, aquatiques et subaquatiques. Nous développons un écosystème de partenaires innovants comme la société française HEXADRONE et son drone Tundra ainsi que la société Hoverseen et son système de drone autonome.
Quelles sont les perspectives de votre marché ?
La filière drone est en pleine structuration, c'est un nouveau métier. Il est donc nécessaire de convaincre les acteurs des secteurs tertiaire et de l’industrie de l’intérêt et du sérieux de nos prestations. Nous venons par exemple d'obtenir la certification géo référencement avec le bureau Veritas. Nous possédons également un bureau d’études, à Béziers, afin de valoriser la donnée. Nous employons des ingénieurs mécatroniciens, des ingénieurs télécom, des géologues, archéologues, ou encore des techniciens géomètres. Chacun possède des compétences très spécifiques, ce qui permet d’exploiter les données captées par le drone.
Comment concilier votre activité avec la législation ?
La réglementation est primordiale. Dès 2012, la DGAC s’est adaptée et a calqué la réglementation sur le modèle de l’ULM en permettant ainsi à la filière drone d’éclore. Il faut d’ailleurs saluer ce travail qui a permis à la France d’être parmi les pays qui compte dans ce domaine. Plus récemment, la réglementation européenne a uniformisé les règles. Cela nous protège des vols illégaux et des opérateurs indélicats. Chaque vol nécessite des accords. En zone urbaine, par exemple, il faut une autorisation préfectorale. Lorsque nous intervenons à proximité d’une zone militaire ou d’un aéroport, nous devons établir un protocole avec le gestionnaire. Tout ceci rend notre travail crédible et rassure nos clients.
Comment imaginez-vous le développement de la filière drone ?
Cette technologie évolue rapidement. Si nous voulons rester à la pointe, nous devons sans cesse innover et proposer des nouveautés. L’enjeu reste le traitement des données récoltées par les drones. Instadrone fournit à chaque client des données intermédiaires et des rapports très utiles. Notre filière tend également vers une automatisation des tâches, car les drones embarquent davantage d’intelligence artificielle. Le métier d’opérateur évolue peu à peu vers celui de contrôleur et de superviseur. Chez Instadrone, nous travaillons à proposer de plus en plus de solutions d’automatisation.
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