Parce qu’on ne spécule pas sur la santé, le modèle associatif d’Alptis se démarque par son originalité et son approche novatrice

Pouvez-vous nous présenter les particularités d’Alptis dans le domaine de la prévoyance santé ?
Alptis est un groupe de protection sociale, créé en 1976 sous forme associative. Fondée par des entrepreneurs sociétaux indépendants, elle présente l’originalité de proposer à une clientèle de travailleurs non-salariés et de patrons de TPE, des solutions de protection sociale adaptées à leur mode de vie, de manière non lucrative, la santé étant un sujet sociétal sur lequel il n’est pas très éthique de spéculer.
D’une seule association à l’origine, notre organisation se fonde aujourd’hui sur 6 associations qui regroupent les clients par statut (entrepreneurs, seniors, épargnants, travailleurs frontaliers, etc.). Ceux-ci sont copropriétaires d’une société professionnelle qui a la charge de fabriquer des contrats d’assurance sur mesure, d’aller chercher le portage de risques sur le marché et de faire de la construction de garanties, que l’on vend et que l’on gère. Le portage financier est effectué auprès de grandes compagnies grâce à notre connaissance du marché, là où le couple sécurité et efficience des prix est le meilleur.
À ce jour, 500 000 personnes sont couvertes par nos offres, ce qui représente 1200 contributeurs (600 bénévoles et 600 salariés). En effet, et c’est une autre particularité d’Alptis, nos clients passent aussi bénévolement du temps avec nous afin de définir les programmes, parler de nos initiatives, afin d’être au plus près des besoins des adhérents.
Quels sont les défis de votre secteur ? En quoi votre offre permet-elle de les relever ?
Les défis du secteur sont de plusieurs ordres.
Il est compliqué pour un adhérent aujourd’hui de s’y retrouver dans la jungle des offres : notre premier rôle est la pédagogie pour expliquer à nos adhérents que ce n’est pas parce qu’on dépense plus qu’on est mieux soigné. Les coûts de la santé augmentent plus vite que l’inflation, pour 3 raisons :
· Le vieillissement de la population, qui demande plus de soins ;
· L’évolution des thérapies qui permettent de développer des médicaments plus efficaces ;
· Une meilleure prise en charge des patients, qui font plus attention à leur santé et à leur bien-être.
Tout le monde est soumis au régime obligatoire, qui est par ailleurs assez peu contrôlé : aucune analyse n’est faite sur les abus, pas d’open data (personne n’y a accès car la donnée est personnelle) … Le système cherche à être maîtrisé par la puissance publique mais force est de constater que depuis 1974, ce système est en déficit.
Le système fonctionne pour les gros risques puisque les ALD sont prises en charge à 100% mais comme la liste des ALD s’est allongée, qu’elles coûtent de plus en plus cher, on réduit par ailleurs les budgets pour atteindre un équilibre des comptes, ce qui a entraîné des déremboursements, comme pour l’homéopathie.
On pourrait imaginer qu’avec une base de données de 67 millions de personnes, de nombreuses statistiques pourraient être réalisées et axées sur les préventions. Or à ce jour, il n’existe que des actions mineures sur le dépistage de quelques cancers (sein, colon), et les bilans bucco-dentaires des adolescents. L’INPES publie pourtant des études très intéressantes mais pas du tout opérationnelles pour être mises en œuvre. Ce sont donc les organismes complémentaires qui sont obligés de faire de la prévention… Cependant, de nombreux symptômes pourraient être pris en charge très facilement et à faible coût si la prévention avait une place plus large dans notre système de santé.
Comment les évolutions de votre marché impactent-elles votre offre ?
On observe en premier lieu une individualisation de la couverture en entreprise : du point de vue du champ des garanties en entreprises, depuis la loi ANI de 2016, chaque chef d’entreprise est obligé de fournir à ses salariés une protection sociale. Toutes les entreprises ont donc revu leur couverture sociale : certaines ont offert un socle (offert par l’entreprise ou co-financé avec le salarié) sur lequel les salariés peuvent souscrire à des options en fonction de leur âge et de leur situation famille. L’ensemble du marché a donc basculé vers une couverture de base, avec ou sans options prises par le salarié, pour s’adapter à sa situation personnelle.
La problématique de l’arrêt de travail dans les entreprises est aujourd’hui un fort enjeu économique pour les entreprises ; ce double enjeu n’est pas seulement celui de la maladie, mais celui de tout l’environnement : si les gens sont en mauvaise santé, ils génèrent des arrêts de travail, qui sont soit de type médical car la personne est réellement malade, soit de type administratif car le salarié est obligé de garder ses enfants par exemple. On observe d’ailleurs que dans les grandes entreprises industrielles, des services entiers se mobilisent pour comprendre le pourquoi de ces arrêts et affiner ainsi le volet des risques psycho sociaux : comment un salarié peut-il exercer son travail avec le maximum de bien-être, ce qui entraînera moins d’arrêts de travail.
Dans un éclairage à plus long terme et hors France, l’arrivée de l’Intelligence Artificielle serait la bienvenue : faute de prévention, l’utilisation des données de santé permettrait de faire des diagnostics sur un certain nombre de maladies et de changer la donne sur la production des thérapies. En France, ceci n’existe pas encore car on est toujours dans une logique de « médecine de réparation », et pas d’éviter le coût de réparation…
La vision par rapport au risque est différente selon les pays, on l’a très bien vu à travers la crise sanitaire en cours. En Suisse, par exemple, le remboursement de votre abonnement à un club de gym est pris en charge par votre assurance santé !
Sur quelles valeurs est fondée Alptis ?
Notre démarche de co-construction est participative : on demande à nos adhérents de travailler avec nous sur nos produits ; on est donc à l’avant-poste de l’évolution de leurs attentes. À titre d’exemple, le débat sur l’homéopathie nous a permis de prendre position sur une thématique à enjeu économique très faible.
Cette médecine holistique qui prend en compte l’ensemble des phénomènes est en pleine émergence. Alors que des séminaires de thérapie par le rire, proposés il y a quelques années, n’avaient eu aucun écho, ils ont aujourd’hui beaucoup de succès auprès de nos adhérents. L’évolution des mentalités entraîne une accélération de la prise de conscience : j’en veux pour preuve l’ouverture à l’hôpital des possibilités d’accès à un ostéopathe qui propose une dimension différente de celle du médecin allopathe.
Une responsabilisation des adhérents en matière de santé est nécessaire et intimement liée à la prévention : si on fait attention à sa santé, on sera moins malade, on aura besoin de moins de prescriptions. On ne doit pas compter en permanence sur la médecine réparatrice, c’est un paradigme dont il faut sortir.
Chaque adhérent est le premier acteur de sa santé et notre rôle de pédagogie doit s’inscrire dans ce cadre, en expliquant par exemple les bienfaits du sommeil et de l’alimentation. Nous organisons en ce sens 400 conférences par an, sur des thèmes aussi variés que les huiles essentielles ou les interactions médicamenteuses.
Enfin, en tant que structure à taille humaine, notre rentabilité est raisonnée : nous n’avons aucun dividende à distribuer, nos excédents financiers sont donc réinvestis, dans la fabrication de nouveaux programmes ou dans notre montée en digitalisation, dans le but d’améliorer l’expérience utilisateur. Cela permet d’avoir des solutions très performantes dans la durée, grâce à la manière avec laquelle on construit et on achète nos garanties.
Chez Alptis, nous avons l’esprit ouvert et en constante recherche de pragmatisme afin de chercher à savoir et comprendre ce qui est bon pour chacun de nos adhérents.
Article rédigé par Lydia
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