Optimiser la gestion mondiale de l’eau grâce à sa digitalisation

Que veut dire « digitalisation de l’eau » ?
Cela veut dire rendre l’eau intelligente. La digitalisation de l’eau va permettre de connecter des équipements qui se trouvent en tous lieux. Cela peut comprendre des compteurs d’eau intelligents qui vont permettre de remonter en temps réel la consommation d’eau et de détecter une fuite chez l’utilisateur, ou encore, des systèmes de détection de fuite que l’on place sur les canalisations. Je pense également à la possibilité d’aller connecter avec un centre opérationnel des équipements se trouvant, par exemple, dans des stations sous terre par l’intermédiaire de systèmes de communication reposant sur l’internet des objets (IoT) ou le GSM. La digitalisation du secteur permet d’être plus efficace pour gérer les réseaux, détecter les défaillances, et in fine, consommer moins /mieux d’eau pour tendre vers le prix le plus juste pour tous et préserver la ressource.
Derrière cette question des équipements se pose la problématique de la gestion des données nécessaires…
Il est d’abord nécessaire de s’assurer de disposer de la capacité à capter l’information. Parfois les capteurs en fonction ne sont pas suffisants. C’est pourquoi, chez Xylem, nous travaillons dans un premier temps avec nos clients sur cette question afin qu'ils puissent disposer du matériel adéquat qui leur permettra de disposer de la bonne information. Ensuite, il faut se préoccuper de l’aspect communication, après avoir été captée (à l’échelle d’un bâtiment, d’une ville, d’un territoire), l’information doit être envoyée vers une plateforme qui permet de consolider l’ensemble des données. Aujourd’hui, le grand défi est de transformer ces très nombreuses données en information intelligible pour l’exploitant, afin de l’aider dans sa prise de décisions. C’est un volet d’une extrême importance qui mobilise les équipes de Xylem.
Les pays riches sont eux aussi concernés par le défi de l’eau ?
Il est évident que les enjeux sont de différentes natures selon les zones géographiques concernées. Pourtant, dans le domaine de fausses certitudes continuent de circuler. On considère souvent que l’eau est un acquis en France. Ce n’est pas le cas. Dans le domaine, des investissements sont indispensables et les pouvoirs publics s’y attèlent, soit en matière d’eau potable, soit dans le domaine de l’assainissement de l’eau. Le gouvernement a d’ailleurs décidé d’investir 40 milliards d’euros (période 2019-2024) pour réduire les fuites à l’intérieur du réseau (soit un litre d’eau sur 5 pour un total d’un milliard de m3 d’eau par an qui n’arrive jamais au robinet des utilisateurs). D’où toute l’importance d’un industriel comme Xylem et de son offre de solutions intelligentes. J’ajouterai que sur ce sujet nous menons d’importantes campagnes de sensibilisation de l’opinion publique, notamment sur la question du gaspillage, par l’intermédiaire de notre fondation Xylem Watermark.
Du coup, vous êtes-vous fixé des objectifs chiffrés ?
Nous sommes un acteur essentiel du développement durable et avons un devoir d’exemplarité. C’est pourquoi Xylem s’assure que l’ensemble de ses collaborateurs dans le monde dispose d’un accès direct à l’eau potable et d’un système d’assainissement qui fonctionne. Je pense notamment à ceux qui sont présents dans les régions en développement. Concernant les objectifs chiffrés, nous estimons qu’une gestion mondiale optimisée de l’eau va permettre d’économiser environ 16,5 milliards de m3 d’eau en réduisant à la fois les fuites à l’intérieur des réseaux et en favorisant sa réutilisation, notamment en sortie de station d’épuration qui est un enjeu majeur.
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