La fibre optique, un enjeu primordial pour l’économie française

Le Plan très haut débit connaît un certain retard. Selon les chiffres du cercle de réflexion Terra Nova, à jour, 60 % du territoire est couvert par la fibre optique laissant encore de côté certaines zones périphériques et rurales. Fait-on face à un vrai risque d’aggravation de la fracture numérique ?
Oui, un retard a été pris. Ce plan devait être terminé en 2024. Je pense que cette date sera repoussée d’au moins 4 ans. En revanche, on ira jusqu’au bout. Cela veut dire que les zones, aujourd’hui non couvertes, le seront. C’est d’autant plus important que le monde change, la crise du Covid-19 a mis en évidence des transformations importantes. Prenons la question du télétravail. Heureusement que la fibre optique était présente pour en permettre l’implémentation. Dans ce contexte, la fibre optique va jouer un rôle essentiel pour donner la possibilité aux territoires d’attirer les entreprises. C’est pourquoi, je suis persuadé que ce plan sera mené jusqu’à son terme.
Jenoptec est le spécialiste des solutions de transmission par fibre optique. Le très haut débit représente quel pourcentage de votre activité ?
Nous sommes des spécialistes de la fibre optique depuis une trentaine d’années. Le fait est certain, qu’aujourd’hui, les marchés porteurs s’inscrivent dans le secteur des télécoms, très haut débit oblige. De fait, 50 % de notre activité a sa source dans les besoins exprimés par ce secteur (que cela concerne le très haut débit ou pas). Les autres marchés sur lesquels nous sommes présents sont ceux de la défense, de l’audiovisuel, du ferroviaire... et plus généralement de l’industrie. Notre force, chez Jenoptec, réside dans la maîtrise de la fibre optique pour tous ces secteurs.
Vous allez inaugurer à la fin de l’année un tout nouveau site de production à Buc (Yvelines), là où se trouve votre siège. Pourquoi ce choix ?
Nous avons pris la décision de produire en France. C’est pour nous très important, et je suis persuadé que nous ne nous sommes pas trompés. La pandémie de Covid-19 a entraîné une crise logistique profonde (allongement des délais de livraison, rareté des matières premières…). Dans ce contexte, nous souhaitons sensibiliser nos donneurs d’ordre à l’importance d’une fabrication française pour contrer les effets négatifs de cette crise. C’est vrai, ils paieront peut-être un peu plus cher, mais seront certains d’être livrés en temps et en heure.
Cela va-t-il s’accompagner d’embauches ?
Jenoptec est, aujourd’hui, à un carrefour de son existence. Nous mettons de nombreux moyens en place qui concernent la R&D, nos capacités de production, et notre organisation salariale. En la matière, nous nous appuyons sur la norme américaine de RSE Well, centrée sur le bien-être des salariés. Donc oui, il y aura des embauches (+20 % sur 2021). Nous avons de fortes ambitions en termes de croissance.
Cette croissance passera-t-elle par la conquête de marchés extérieurs ?
A travers nos gros donneurs français, nous avons toujours fait de l’export. Nous allons nous renforcer dans le domaine. La conquête de marchés étrangers va se faire à travers un certain nombre de nos produits spécifiques (et non standards), notamment dans les secteurs de la défense, du maritime, et bien entendu des télécoms. L’Allemagne et l’Angleterre font partie des principaux territoires visés.
Quel sera votre autre axe principal de développement ?
Il nous faut impérativement élargir notre offre. Nous sommes fabricants. Mais l’on peut imaginer proposer à nos clients de vendre le produit tel quel ou bien de l’installer. Nous allons donc vers une proposition de services de plus en plus renforcée.
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