Détecter le cancer de la vessie avec la technologie

Comment a été créé VitaDX International ?
L’idée vient de la chercheuse Marie-Pierre Fontaine-Aupart et du professeur d’urologie Pascal Eschwege qui ont mené des recherches pour développer une solution plus performante pour diagnostiquer le cancer de la vessie au plus tôt, et de manière non-invasive. VitaDX a vu le jour en 2015.
Nous avons signé un contrat avec deux groupements de laboratoires de pathologie, le groupe Médipath et le groupe XPath, ce qui nous permet de pouvoir faire bénéficier de notre solution à tous les urologues et les patients français. Nous finalisons actuellement une levée de fonds de 8 millions d’euros et nous travaillons sur la prise en charge de notre produit, notamment en France, Allemagne, Espace et Angleterre. Nous sommes par ailleurs en discussion avec plusieurs partenaires pour nous développer aux États-Unis, en Chine et au Japon.
Comment fonctionne votre solution VisioCyt ?
Actuellement, quand un patient va voir un urologue avec des symptômes évocateurs d’un cancer de la vessie, ce dernier peut demander deux examens : pour le premier, la cytologie urinaire, un échantillon d’urine sera envoyé dans un laboratoire de pathologie pour y extraire les cellules présentes et les observer au microscope. Les performances de cette analyse très complexe sont limitées (environ 50 % de taux de détection). Le deuxième examen est une endoscopie : on introduit une caméra dans la vessie pour voir s’il y a des zones potentiellement cancéreuses. Cet examen est performant, mais invasif et coûteux. Comme le cancer de la vessie a 50 à 70 % de probabilité de revenir, le patient doit être suivi avec plusieurs endoscopies par an.
Notre test part également d’un simple échantillon d’urine. Les cellules extraites sont placées sur une lame de microscope et colorées, puis un scanner de lame va en produire une image haute résolution. Nos algorithmes de traitement de l’image vont l’analyser et faire une recommandation sur la présence d’un cancer de la vessie. Lors de notre essai clinique, nous avons obtenu un taux de sensibilité de 81 %. Ces résultats permettent à l’urologue d’ajuster le parcours de soin de son patient, en limitant la réalisation d’actes invasifs non-nécessaires.
En quoi le vieillissement de la population est un enjeu de santé publique ?
Il y a peu de probabilité d’avoir un cancer de la vessie avant 50 ans, puis la probabilité augmente significativement avec l’âge. L’allongement de la durée de vie induit donc une hausse du nombre de nouveaux cas par an.
Par ailleurs, le secteur de la pathologie doit faire face à une augmentation du nombre d’analyses pour de moins en moins de médecins, il faut donc soutenir les médecins pathologistes à travers le développement de solutions de plus en plus performantes et automatisées pour faire face à cette hausse de charge très importante.
Quelles sont les technologies qui se développent dans la santé ?
Dans tous les domaines d’activité médicaux, on assiste à l’arrivée de nombreux dispositifs intégrant de l’intelligence artificielle. Plus spécifiquement en anatomopathologie, on observe une forte dynamique sur la pathologie digitale, c’est-à-dire l’étude des cellules ou tissus par le biais d’un écran. Avec ces lames numérisées, on peut utiliser du traitement de l’image et de l’intelligence artificielle, qui connaissent un véritable essor.
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