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Création de bâtiments : un expert de la structure nous éclaire sur son métier et les grands chantiers de demain

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[CONTENU PARTENAIRE] La construction de bâtiments est complexe. Pour qui ? Pour quoi ? Comment ? Ces questions (et bien d’autres), le cabinet de conseil Design Box y répond. Sa spécialité : donner des solutions structurelles à ses clients, pour rendre leurs projets faisables et concrétiser leurs idées. Philip Garbutt (directeur général de Design Box) et Cynthia Ighodaro (Ingénieure et chargée du développement commercial chez Design Box) reviennent pour nous sur les enjeux de son secteur.

Pouvez-vous nous présenter votre entreprise ?

Design Box est une évolution du bureau d’études techniques en structures. Nous sommes un cabinet de conseil en ingénierie structure. Après 5 ans en indépendant, Pierre Mouchel et moi-même avons créé notre entreprise en 2009. À l’époque, elle répondait essentiellement à une clientèle étrangère, réalisant des projets en France. Nous apportons une expertise dans la construction auprès des propriétaires d’immobilier, des architectes et des utilisateurs sur la partie structurelle d’un immeuble.

Chez le grand public, il y a souvent une confusion des rôles entre l’architecte et les spécialistes techniques, dont les architectes s’entourent. En effet, les architectes, sauf exception, ne sont pas compétents pour traiter les problèmes structurels sur les ouvrages. La plupart des professionnels font appel à des bureaux d’études structures. Les ingénieurs structures travaillent donc en équipe avec les architectes sur la plupart des projets. Cependant, notre tâche indispensable à l’acte de construire est souvent dans l’ombre de l’architecture de l’ouvrage.

Quelle est la mission de Design Box au quotidien ?

Nous sommes ingénieurs conseils ! Design Box est là pour conseiller le client et lui donner des solutions structurelles. Nous prenons en compte l’ensemble des enjeux : coût général, planning, simplifications pour les autres lots, minimisation des risques. Nous faisons les calculs et nous sortons des plans. Cependant, notre valeur ajoutée est de conseiller, au sens large du terme, tout ce qui impacte la structure et la réalisation du projet. Nous minimisons les interventions structurelles pour gagner du temps et réduire les coûts. Nos honoraires sont basés sur la matière grise, et non pas sur le tonnage d’acier que nous sortons d’un calcul !

En construction, un immeuble est constitué globalement d’une empreinte carbone 1/3 structure, 1/3 les autres corps d’états et 1/3 consommation sur 30 ans. Par conséquent, la structure est un facteur clé dans les considérations environnementales du futur, et nécessaire au bien-être de l’humanité.

Design Box, fort de son développement dans le calcul ACV (Cycle de Vie) sur l’empreinte carbone, a donné naissance à une nouvelle société sœur, Distinct Energies. Elle se concentre sur les études de programmation urbaine et bâtiment sur la consommation d’énergie et d’évaluation de décret tertiaire.

En quoi votre cabinet de conseil se distingue-t-il d’un autre dans le même domaine ?

Notre philosophie holistique de la construction nous mène naturellement à une équipe multiculturelle et multiethnique. Nous sommes tous au moins bilingues et notre travail est à 50 % bilingue, notamment avec l’Anglais. Notre métier est vu traditionnellement comme un métier d’hommes. Néanmoins, cette idée reçue commence à changer. Design Box est une entreprise pionnière sur ce point, car 50 % des salariés sont des femmes !

À titre de comparaison, lors de mes études (aux Pays-Bas), la classe de 30 étudiants était composée de 26 garçons et de 4 femmes. Maintenant, de plus en plus de femmes occupent des postes autrefois perçus comme des métiers "pour les hommes" (conductrices de travaux, ingénieures structure, etc.).

Quelles sont les problématiques auxquelles vous répondez ?

Nous avons deux typologies d’intervention, l’existant et le neuf :

  • Dans l’existant, nous réalisons des missions de conseil à l’acquisition d’un bien immobilier (un immeuble, une usine, une maison). Nous indiquons les coûts pour maintenir l’immeuble en l’état, ou réaliser des études pour le transformer avec une utilisation différente (par exemple, passer des bureaux en logements, ou vice-versa). Il faut connaître le fonctionnement technique du bâti existant et voir comment mieux le traiter, pour un bon rapport qualité/prix avec les contraintes données. Côté restructuration, notre objectif est de ne pas faire de structure ;
  • Dans le neuf, nous travaillons en groupement avec des architectes, des acousticiens, des bureaux d’études fluides, spécialistes en prévention incendie… Ensemble, nous traitons toutes les complexités d’une construction neuve. Cette notion d’équipe est primordiale pour la réalisation d’un projet à succès.

Notre objectif est d’utiliser le bon matériau au bon endroit pour que la structure réponde aux exigences du programme du maître d’ouvrage et du projet architectural. Il est aussi important d’optimiser la structure en empreinte carbone, tout en considérant l’aspect budgétaire.

À quels secteurs d’activité vous adressez-vous ?

Design Box intervient sur tous types d’ouvrages ! Nous travaillons actuellement sur des œuvres d’art monumentales pour un artiste. Notre expertise passe aussi par des immeubles, des ouvrages de data centers et d’usines nouvelles… Jusqu’à des missions de conseils sur des ponts, notre métier d’origine. Nous sommes présents sur tout le territoire français et les pays francophones. Nous effectuons aussi quelques missions ponctuelles à l’étranger, y compris en Afrique et en Asie.

Après plus de 15 ans d’existence, nous avons crée un bureau d’études. Il se compose d’une petite quinzaine de spécialistes multilingues, avec un CA d’environ 2 M€. De plus, nous jouissons d’une réputation dans le milieu des data centers et de la rénovation lourde d’immeubles. Nos projets peuvent aller d’une simple ouverture dans un mur, pour créer un bel espace dans un magasin, à un data center avec un budget au-delà de 300 M€.

Pouvez-vous nous donner quelques exemples de vos réalisations ?

Nous avons travaillé avec les architectes Jean Nouvel et Bernard Valero sur le projet de l’Hôpital Necker — Enfants Malades (Paris), sur le Grand Palais (Paris) et le Musée de l’Homme (Paris). De façon plus confidentielle, nous avons travaillé sur un projet Bouygues Immobilier avec l’architecte Jean-Michel Wilmotte. Ce projet a été livré en début d’année, avec une ossature mixte : bois, acier et béton.

Nous avons réalisé des petits projets entièrement en bois, comme l’Hôpital de jour pour jeunes enfants autistes (également tactile), avec les architectes Tolila et Gilliland. À une échelle plus importante, une dizaine de Data centers ont été conçus en bois avec l’agence Reid Brewin Architectes. Cela n’est qu’un petit échantillon de plus d’un millier d’études en 15 ans !

Quels sont les enjeux auxquels vous pouvez faire face ?

Ils se concentrent autour de la triangulation budget, esthétique et empreinte carbone. L’optimisation technique, avec des paramètres évolutifs environnementaux forts, représente un véritable challenge. À cela s’ajoute la pression financière sur la matière première et la matière grise.

En effet, le marché évolue très fortement avec la hausse des prix de la matière première, la chasse aux déchets… Sans oublier la règlementation et l’évolution des demandes des clients et du grand public. Les structures construites depuis les années 1960 (et jusqu’à très récemment) sont très énergivores. Elles ont une empreinte carbone lourde, ce qui minimise la main-d’œuvre qualifiée, contrairement aux constructions d’antan.

Notre défi est d’abord de faire bouger les lignes de conception, pour réduire la consommation de matière. Ensuite, de pousser les entreprises partenaires, pour faire évoluer le positionnement des constructeurs en béton armé vers des entreprises qui regroupent fabricants et assembleurs. La préfabrication usine des composants fera gagner en qualité et en rapidité de construction. Le but, c’est de pousser les maîtres d’ouvrages à investir en études avec les partenaires professionnels en amont. Une solution qui évite ainsi tout compromis sur des coûts pendant le chantier, en ayant le dos au mur.

Parmi tous les changements observés, nous avons remarqué que le métier d’ingénieur change. D’après nous, les formations doivent évoluer en conséquence. Nous prenons de nombreux stagiaires et ingénieurs en alternance pour faire le pas entre la théorie de l’école et le monde très réel des responsabilités des ingénieurs. Un retour aux sources de réflexion, afin de s’interroger sur les informations disponibles, mais surtout, de maîtriser les résultats des logiciels, de plus en plus techniques et opaques.

L’intelligence artificielle remplace en effet une grande partie des tâches des calculs d’ingénieurs. Chez Design Box, nous envisageons l’ingénieur du futur comme un chef d’orchestre technique. Il est celui qui maîtrise l’ensemble des calculs. Il devra aussi s’adapter de façon non algorithmique aux situations, parfois très illogiques, de la construction à la fois technique et décisionnelle. Cela est surtout vrai dans la rénovation lourde et le haut de gamme, notre secteur habituel.

Pour conclure, avez-vous remarqué une évolution dans les besoins de vos clients ?

Oui ! Certains maîtres d’ouvrage et acteurs dans l’acte de construire ont une démarche dans ce sens. Cependant, nous rencontrons beaucoup de résistance par les lobbys des matériaux, car nous cherchons à réduire de façon drastique les quantités. Cela va à l’encontre des producteurs. Par conséquent, nous nous retrouvons avec des coûts plus élevés pour des ouvrages moins denses, alors qu’aucune plus-value n’est justifiée.

La réglementation a beaucoup de mal à suivre. Or, dans certains cas (comme autour de la sécurité incendie et la mixité des matériaux), des prescriptions auraient besoin d’investissements massifs pour réaliser les essais et fiabiliser les normes. Ces matériaux pourraient ainsi être traités à leur juste valeur.

Ce contenu a été réalisé avec SCRIBEO. La rédaction de BFMBUSINESS n'a pas participé à la réalisation de ce contenu.

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