Créances non-performantes : focus sur EOS France

Quelle est la situation des créances bancaires non-performantes (NPL) en France par rapport à d'autres pays européens ?
La France se distingue par les stocks de créances bancaires non-performantes (NPL) les plus importants d’Europe, représentant 125 milliards d’euros sur un total de 370 milliards. Contrairement à l’Espagne ou à l’Italie, notre pays n’a pas encore connu de cessions massives, organisées et systématiques dans ce domaine. Plusieurs raisons expliquent cette situation. Pendant longtemps, les banques françaises ont été réticentes à dévoiler leurs créances non-performantes. Aujourd’hui, le marché est encore peu liquide, avec des prix proposés souvent inférieurs aux attentes des établissements bancaires.
Quel rôle joue EOS France au sein de ce marché ?
EOS France est l’un des acteurs les plus solides et pérennes du marché. Nous avons la capacité d’intervenir en mandat de gestion, mais aussi d’acquérir et d’accompagner la cession de très gros portefeuilles (représentant plusieurs centaines de millions d’euros). Nous collaborons avec les banques à plusieurs niveaux : en tant qu’investisseur, en rachetant leurs portefeuilles, mais aussi en apportant des solutions à d’autres problématiques, comme la gestion des encours.
D’autre part, vous agissez dans un nouveau contexte réglementaire...
Afin de faciliter la création d’un marché secondaire des créances NPL et de contribuer à l’allègement des bilans bancaires, le Parlement européen a adopté la Directive NPL en 2021. Cette directive impose une obligation d’agrément pour les « gestionnaires de crédits NPL » intervenant pour le compte des « acheteurs de crédits ». Elle vise également à accroître la transparence dans les opérations de cession. Ces obligations s’appliquent aux établissements bancaires qui cèdent leurs créances NPL (transparence des informations sur les créances cédées) ainsi qu’aux gestionnaires de crédits agréés représentant les acheteurs de crédits. En France, la directive a été transposée en décembre 2023, et c’est l’ACPR qui délivre les agréments nécessaires aux gestionnaires de crédits. EOS France figure parmi les 8 entreprises agréées au 31 décembre 2024.
Votre devise est : « Pour un monde sans dette ». Que cela dit-il de la mission et des valeurs d’EOS ?
Notre mission est d’accompagner nos partenaires bancaires en les aidant à se débarrasser de leurs mauvaises dettes. Cette devise reflète notre capacité à répondre aux besoins des établissements financiers pour leurs créances en souffrance. Nous ne perdons pas de vue que les clients finaux sont les emprunteurs-débiteurs. En ce sens, nous jouons également un rôle social en les aidant à se libérer de leurs dettes. Nous les soutenons avec des solutions amiables pour éviter un passage au contentieux, souvent synonyme de saisies. Dans les portefeuilles de créances bancaires que nous rachetons, nous accompagnons aussi des personnes en situation de surendettement auprès de la Banque de France et des PME en plan de continuation.
Quelle place tient EOS France dans l’ensemble du groupe EOS ?
Le groupe EOS est présent dans 24 pays européens. Dans cet ensemble, EOS France génère directement et indirectement entre 150 et 200 millions d’euros de chiffre d’affaires, ce qui représente environ un cinquième du chiffre d’affaires total du groupe EOS (1 milliard d’euros). Sur 2,8 milliards d’actif total au niveau global, nous totalisons 700 millions d’euros de book value.
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