CAE Groupe : La connectivité, paramètre clé des bâtiments intelligents et de l’industrie du futur

L’internet des objets préfigure l’industrie 4.0 et les bâtiments intelligents. Quel est, selon vous, le principal défi à relever dans le domaine ?
L’IOT (Internet des objets) n’est pas un défi technique. Les solutions sont présentes sur le marché, à la fois en termes de débit et en termes d’objets. Pour l’industrie 4.0, le principal défi est de renouveler le parc existant avec des machines connectées. Pour les bâtiments commerciaux, selon nous, l’enjeu est d’adapter l’infrastructure existante qui peut dater de 5 à 10 ans, aux nouveaux besoins de l’entreprise. Pour y répondre, il existe des solutions économiques qui permettent d’intégrer les objets connectés et d’en piloter l’usage pour en tirer le meilleur bénéfice possible.
Comment concrètement ?
Un rappel technique : dans le cadre de l’IOT l’objet est connecté au réseau de l’entreprise via une adresse IP, ce qui permet de récupérer les informations provenant de l’objet en question qu’il s’agisse de l’éclairage, un capteur de mouvement, une caméra de surveillance, etc. Si l’on reste sur le cas de l’éclairage, un tel système va permettre d’en piloter la consommation énergétique en rajoutant une couche d’intelligence artificielle pour que les lampes de n’allument pas si, par exemple, la luminosité extérieure est suffisante. Pour que cela puisse fonctionner, il va donc falloir relier l’objet au réseau existant. Pour ce faire, il existe une solution économique qui s’appelle le POE. Elle permet, en plus d’apporter de la connectivité, d’alimenter les équipements en électricité. Plus besoin de deux câbles (un pour la connectivité et l’autre pour l’alimentation), un seul suffit. Cela représente des économies substantielles en ressources, mais aussi en main-d’œuvre lors des opérations d’installation.
Smart-building, industrie du futur, des concepts qui pour être pleinement fonctionnels reposent sur la nécessaire interopérabilité des systèmes. Où en est-on de ce point de vue ?
C’est, effectivement, toute la question de la convergence IP qui est ainsi posée. Cette dernière répond à un besoin assez simple. Jusqu’en 2010, toutes les fonctions traditionnelles du bâtiment étaient multicouches. Il y avait un réseau par utilité. La convergence va réunir toutes ces couches fonctionnelles dans une seule infrastructure et de centraliser le pilotage de ces utilités au sein d’un même service, généralement la direction des systèmes d’information. Cela est, depuis 2010, rendu possible :
1/par les progrès effectués en termes de débit de l’infrastructure. L’utilisateur professionnel peut désormais disposer de 10 Gb, ce qui représente 100 fois ce dont dispose un particulier à son domicile.
2/par la fin des protocoles propriétaires et la migration vers des protocoles IP, ce qui a rendu les systèmes interopérables en ce qui concerne les principaux besoins du bâtiment.
Aujourd’hui, d’ailleurs, les objets connectés sont quasiment tous IP compatibles. Et cela est vrai tant pour les immeubles d’habitation, que pour les bâtiments tertiaires, ou bien encore pour l’industrie 4.0.
Dans ce contexte, comment prenez-vous en compte les enjeux liés aux exigences en matière de développement durable ?
Je pense qu’il s’agit d’un faux débat de considérer que l’infrastructure en elle-même possède une empreinte carbone élevée. Cette dernière vient principalement des ressources consommées au sein du bâtiment (consommation d’eau, d’électricité…). D’où tout l’intérêt de l’IOT pour piloter et optimiser ces différentes consommations. D’autre part, la réglementation nous donne une réelle indication de la direction vers laquelle nous allons et qui se traduit par des exigences réglementaires fortes en matière de considérations environnementales matérialisées en autres par la RE 2020 qui entend diminuer l’impact carbone des bâtiments, ces derniers devant dégager une énergie positive. Concrètement, cela va avoir un impact sur les infrastructures neuves puisqu’il va falloir évaluer le bilan carbone de tous les produits qui vont être installés dans le bâtiment (dont les câbles). Cela va mener progressivement à une véritable différenciation dans la politique de conception et d’installation en faveur des produits qui auront l’empreinte carbone la plus faible. C’est une exigence pour laquelle nous avons déjà mis en œuvre des actions en s’inscrivant dans le programme Eco Passeport.
CAE Groupe est une filiale de la société néerlandaise TKH Group. Comment faites vous pour concilier les exigences industrielles d’une entreprise comme la vôtre et la nécessaire personnalisation des solutions que vous déployez ?
Notre philosophie est de fournir des solutions, adaptées, faciles d’accès et d’utilisation, en anglais « smart and simple », en nous appuyant notamment sur la modernité de l’outil productif du groupe. Pour répondre aux besoins de nos clients sur le terrain (comme par exemple les installateurs), nous pouvons compter sur notre force commerciale, composée d’experts qui est présente avec un maillage assez fin en France, mais également à l’export. Pour consolider nos solutions, nous nous adossons à des partenaires qui nous permettent également d’étoffer notre offre.
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