A la poursuite de la logistique augmentée

La logistique est en train de passer d’une logique de simple support à un véritable facteur de compétitivité pour l’entreprise. Quelles en sont les raisons ?
Premier élément : nous sommes dans une économie mondialisée. Ce n’est pas nouveau, mais certains font encore mine de le découvrir, notamment à l’occasion de la crise du Covid-19. En conséquence, le flux des échanges n’a cessé d’exploser depuis 30 ans avec l’impératif d’organiser ces flux d’échanges en transports routiers, maritimes et aériens pour éviter difficultés d’approvisionnement et ruptures.
Deuxième élément, il s’agit de la vitesse. Il est devenu impératif de livrer les clients dans les délais les plus brefs. Le e-commerce a accentué cette tendance. Cette formidable accélération des flux a complexifié la logistique, notamment en termes de planification et de pilotage.
Dans ce contexte, un nouveau concept est apparu, celui de logistique augmentée. Quelle est sa définition ?
Ce concept regroupe au moins deux notions. La première consiste à mieux exploiter toutes les données qui concernent la logistique et plus généralement la supply chain (flux de transport, d’approvisionnement, de production, de stockage…) pour offrir des services à forte valeur ajoutée, comme par exemple la visibilité temps réel sur toute la chaîne. Il s’agit ici des technologies de « big data », d’IA (intelligence artificielle)…
La seconde est directement liée à l’automatisation et la robotisation des process, par exemple au sein des entrepôts. Les technologies sont multiples, telles que : l’Internet des Objets (IOT), les « cobots » (robots collaboratifs), les drones ou véhicules autonomes pour effectuer des livraisons.
Dans cet ensemble, sur quels éléments se concentre l’activité de votre entreprise ?
Chez Say Partners, nous sommes spécialisés dans la partie « data ». Nous aidons donc nos clients à exploiter efficacement la masse de données qu’ils ont à leur disposition pour améliorer leurs performances en termes de réduction des coûts, d’amélioration du service client, de diminution des émissions carbone… Aujourd’hui, tous les secteurs sont concernés par ces défis.
Par exemple ?
Prenons celui de la grande distribution. Cette dernière connaît actuellement une transformation profonde due au digital, tant au niveau du e-commerce qu’à celui du développement des petites surfaces en centre-ville ; transformation également poussée par la formidable compétition d’Amazon à laquelle elle doit faire face. Dans contexte, pour les acteurs de la grande distribution, la question est désormais la suivante : comment mettre en place des solutions de logistique, de transport et de distribution, les plus agiles possibles, les moins consommatrices d’émissions carbone, à travers l’utilisation de toutes les mobilités, tout en répondant à la complexité des nouveaux modes de consommation omnicanaux.
Et dans le domaine de l’industrie ?
Pour l’industrie, l’une des exigences principales est de piloter la Supply Chain « de bout-en-bout » afin d’anticiper les risques de ruptures. Il peut arriver qu’un fournisseur soit défaillant à l’autre bout de la planète. Les exemples en ce sens se sont multipliés ces dernières années et la crise actuelle a rendu flagrante l’interdépendance de tous les acteurs donneurs d’ordre, comme fournisseurs, dans les filières industrielles. Après 20 années « d’offshoring », nous redécouvrons brutalement les vertus de la relocalisation. Mais comment rebâtir, aujourd’hui, une supply chain de proximité qui reste compétitive ? C’est là où les nouvelles technologies de « l’usine du futur » ou de « l’industrie 4.0 » peuvent apporter des réponses pertinentes.
Cela implique-t-il l’utilisation de nouveaux outils liés à l’IA ou l’emploi de jumeaux numériques ?
Chez Say Partners, nous sommes effectivement de fervents partisans de l’utilisation de jumeaux numériques et de l’intelligence artificielle, pour autant qu’elle reste « intelligible ». Autrement dit, il ne s’agit pas d’utiliser ces technologies comme des « boîtes noires », elles doivent servir au contraire à mieux comprendre le fonctionnement des supply chains et à faciliter le pilotage des flux. Par exemple les techniques de « machine learning » sont particulièrement utiles pour améliorer les prévisions court-terme ou encore détecter des risques de rupture, qu’il s’agisse d’approvisionnement fournisseurs ou de maillons de transport.
Pour le jumeau numérique, les applications à la supply chain sont différentes, nous pouvons les comparer à un simulateur de vol. Le jumeau numérique permet par exemple de simuler des chaînes logistiques « de bout-en-bout » (emplacement des entrepôts, organisation des transports…) afin d’optimiser en permanence les coûts logistiques, le service client et réduire les émissions carbone. Dans l’industrie manufacturière, le jumeau numérique permet de simuler par exemple les processus automatisés et robotisés de l’industrie « 4.0 » pour gagner en efficacité et en rendement.
La logistique « augmentée » c’est la façon dont les technologies dont nous parlons transforment aussi le bien le pilotage des flux physiques que la mobilité des marchandises, de façon de plus en plus autonome.
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