Révolution numérique : comment l’AFEC repense la formation professionnelle

Quelles sont les conséquences de la généralisation des technologies numériques, et en particulier de l’IA, sur le secteur de la formation ?
Elles sont un vecteur de transformation du secteur. L’impact se fait, en premier lieu, sentir en interne, au sein de l’ensemble des organismes de formation. L’intelligence artificielle (IA) est un outil de plus en plus utilisé tant pour préparer des cours plus pédagogiques et accélérer la production de contenus. De plus, en externe, tout acteur d’un organisme de formation doit monter en compétences sur le sujet parce que l’IA touche tous les métiers. En conséquence, nous nous devons d’intégrer ces nouveaux usages dans toutes nos formations en présentiel ou à distance (du service à la personne, secteur également impacté par les technologies numériques, au métier de développeur). C’est ce que nous faisons à l’AFEC.
Concrètement, qu’attend-on aujourd’hui d’un formateur ?
Les transformations sont très profondes et vont même jusqu’à remettre en question le mot même de « formateur ». Auparavant, on attendait de ce dernier, globalement assimilé à un professeur, qu’il « descende » de la compétence. Or, aujourd’hui, plus personne ne souhaite participer à ce type de cours. Désormais, un formateur doit-être animateur, chef de projet. Il doit être capable d’embarquer chaque stagiaire dans une expérience de formation. Celle-ci doit être individuelle et doit viser à apporter de la compétence, à redonner une dynamique de travail collectif qui, souvent, s’est perdue. Avec un objectif primordial : que l’apprenant, qui n’était peut-être pas assez qualifié, retrouve un emploi conforme à son métier à l’issue de sa formation, soit qu’il se reconvertisse et retrouve de l’employabilité.
Pour être efficace, le monde de la formation doit dialoguer avec les entreprises pour comprendre leurs attentes. Sur quelles bases s’instaure ce dialogue ?
De ce point de vue, les choses ont également changé. Hier, une entreprise achetait l’une des formations présentes au sein d’un catalogue et le choix s’arrêtait là. De nos jours, l’on ne procède plus ainsi. Il faut comprendre les besoins précis de la structure qui fait appel à nos services. Cela signifie faire un travail de fond avec les équipes RH de la société concernée afin de co-construire un parcours de formation individualisé qui correspond exactement aux attentes de l’entreprise.
L’AFEC a récemment organisé la « Journée des Secrétaires » qui visait à montrer que les secrétariat est un métier d’avenir. Au-delà de ce seul exemple, avez-vous pour projet de mettre en lumière des métiers mal connus ou mal perçus et qui mériteraient d’être mis en lumière ?
Nous avons souhaité mettre en avant le secrétariat car il s’agit d’un métier qui est aujourd’hui décrié. Combien de fois avons-nous entendu que « les secrétaires sont appelées à disparaître, l’IA étant là pour rédiger les comptes-rendus ». Or, cette affirmation est fausse. Ces dernières sont un lien humain essentiel au sein de l’entreprise. Sans secrétaire, il n’y a plus de vie au sein des structures. Parmi les autres métiers décriés et qui méritent qu’on les mette en avant sont ceux de l’industrie et ceux du service à la personne. Nous devons correctement former (car les métiers se sont transformés en incorporant toujours plus de technologies) et donner envie d’aller vers ces métiers-là qui sont des métiers d’avenir.
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