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Finance responsable : attention au « plus vert que vert »

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[CONTENU PARTENAIRE] La finance de demain sera responsable, ou ne sera pas. Mais donner du sens à vos investissements ne signifie pas nécessairement renoncer à vos rendements. Regards croisés avec Sébastien Barbe et Carole Imbert, membres du comité de direction d’Arkéa Investment Services, qui regroupe dans un modèle multi-boutiques les expertises de plusieurs sociétés de gestion et banque privée pour un encours total de 66 milliards d’euros.

Les encours d’Arkéa Investment Services ont progressé de 10% au premier semestre 2021. Comment expliquez-vous ces bonnes performances ?

SB : Avec plus de 4,5 milliards d’euros de collecte sur le premier semestre, l’année 2021 démarre effectivement sous les meilleurs auspices. C’est avant tout le fruit d’un travail d’équipe de longue haleine pour repositionner notre offre dans le jeu concurrentiel, valoriser les savoir-faire de notre modèle multi-boutiques et recycler l’épargne de précaution thésaurisée par nos clients pendant la pandémie.

Dans ce métier, on collecte en année N le résultat des travaux réalisés au cours des années précédentes. Or en 2020, comme beaucoup de nos confrères, nous avons parfaitement su anticiper les soubresauts des marchés financiers, avec de belles performances à la clé.

Nous avons fait évoluer nos stratégies historiques pour qu’elles s’adaptent au contexte économique et surtout qu’elles répondent aux besoins de nos clients.

Par ailleurs, nous avons lancé plusieurs produits innovants qui fonctionnent très bien. Je pense notamment à Silver Avenir, notre nouvelle activité de gestion, qui enregistre chaque semaine plus de 10 millions d’euros de collecte. Il s’agit d’une solution de viager sans rente visant à favoriser le maintien à domicile des seniors.

En septembre 2020, nous avons également lancé un nouveau fonds défensif, baptisé AIS Protect, qui offre aux investisseurs une protection en capital équivalente à 85 % de la plus haute valeur liquidative (VL) atteinte depuis la création du fonds. Ce produit permet de profiter des cycles haussiers tout en mitigeant les risques, et il affiche déjà 12 % de performance depuis sa création.

Quel est l’intérêt d’un modèle multi-boutiques ?

CI : L’Archipel Arkéa IS regroupe 8 entités aux savoir-faire complémentaires : Federal Finance Gestion, Schelcher Prince Gestion, Arkéa Banque Privée, Arkéa Real Estate, SWEN Capital Partners, Vivienne Investissement Mandarine Gestion et Yomoni.

C’est une vraie force, car chaque affilié s’appuie sur des expertises reconnues, avec un positionnement et un style de gestion clairs, ce qui nous permet de couvrir l’ensemble des besoins en matière d’épargne et d’investissement, de l’equity à la banque privée, en passant par l’immobilier et la gestion obligataire.

Par ailleurs, nous sommes aujourd’hui à un stade avancé d'intégration ESG sur l’ensemble de notre gestion active. Dans ce contexte, notre modèle multi-boutiques nous permet de conserver une certaine agilité, car notre intégration ESG n’est pas monolithique. Chaque société de gestion a ainsi pu développer sa propre grille d’analyse, sa propre méthodologie pour l’adapter à sa classe d’actifs.

En revanche, nous conservons une certaine cohérence à l’échelle du groupe, avec notamment un comité transverse qui nous permet d’échanger avec des experts de différents horizons pour partager les bonnes pratiques. L’existence d’un tel lieu d’échange constitue un réel avantage, parce que l’ESG n’est pas normé. Il y a toujours une marge d’interprétation.

Quelle est la place de la finance responsable sur les marchés aujourd’hui ?

SB : En l’espace de quelques années, l’ESG est devenu incontournable dans la gestion d’actifs. Les choses évoluent très vite, et beaucoup d’acteurs se dirigent déjà vers l’étape suivante, à savoir l’impact. Au sein d’Arkéa IS, nous avons par exemple récemment lancé trois nouveaux fonds impact, qui portent sur la thématique de la méthanisation, de la protection des océans et des obligations vertes ; et nous lancerons avant la fin d’année un fonds sur la thématique de l’emploi en France.

Notre contribution passe aussi par le financement d’ETI/PME au travers de notre activité de dette privée avec aujourd’hui près de 1.7 milliard d’encours. Nous accompagnons des sociétés dans la durée pour se développer.

Ces tendances sont positives, a fortiori la prise en compte de ces critères extra-financiers dans nos analyses nous permet bien souvent de générer de meilleures performances, puisqu’on investit dans des entreprises qui sont mieux équipées pour faire face aux challenges de demain.

Le risque, toutefois, serait de tomber dans une forme de surenchère, avec des artifices marketing visant à promouvoir de l’investissement « plus vert que vert », pour paraphraser Coluche.

Il ne faut pas oublier que la raison d’être première d’un asset manager, c’est de faire fructifier l’argent des épargnants en sélectionnant des investissements dont le couple rendement-risque lui semble attractif ; ce n’est pas nécessairement le cas sur le dernier produit à la mode. Le client doit toujours être au centre de la démarche, sans quoi on bascule dans le green-washing.

Sur quelles données vos analyses ESG se basent-elles ?

CI : L’univers d’investissement d’Arkéa IS regroupe plus de 3 000 valeurs, actions et crédit. On ne peut donc pas aller chercher toutes les données dans chaque rapport par nous-mêmes, cela serait trop chronophage. Nous récoltons donc la data auprès de providers reconnus, puis nous la traitons en interne.

Pour cela, nous nous appuyons sur une équipe de recherche dédiée, qui regroupe des analystes financiers et des experts ESG. Nous croisons systématiquement ces deux dimensions pour réaliser des études sectorielles et des analyses d'émetteurs.

Toutefois, la donnée a un coût, en nette augmentation depuis quelques années. En outre, elle est imparfaite et surtout incomplète au regard des besoins et des évolutions règlementaires. En ce qui concerne la biodiversité par exemple, nous avons rejoint le pledge Finance for Biodiversity afin de travailler à l’identification d’indicateurs pertinents avec d’autres asset managers, mais aussi pour faire de l’engagement auprès d’émetteurs pour qu’ils prennent en compte la préservation de la biodiversité.

Prenons le cas d’Arcelor qui fait couler beaucoup d’encre en ce moment parce que cette entreprise a des mines de charbon pour alimenter ses fours pour la fabrication de l’acier. Dans le cadre de notre politique d’exclusion charbon, Arcelor est identifié comme non investissable. Si demain Arcelor revend ses mines, il devra acheter du charbon, mais redeviendra investissable. C’est pourquoi il faut toujours prendre du recul par rapport à la donnée, afin d’éviter les décisions trop hâtives. Par ailleurs, les plans de relance européens et américains nécessiteront de l’acier.

Autre point cardinal, chez Arkéa IS nous avons la conviction que la mise en place pérenne de politiques vertueuses passe nécessairement par une bonne gouvernance. Nous accordons donc systématiquement plus d’importance au pilier gouvernance dans nos analyses.

Ce contenu a été réalisé avec SCRIBEO. La rédaction de BFMBUSINESS n'a pas participé à la réalisation de ce contenu.

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