De l’importance des experts d’assurance face à toujours plus de sinistres

En quoi consiste votre secteur d’activité ?
Les réseaux d’expertise sont de deux natures. La première concerne les cabinets d’expertise orientés vers l’automobile, qui expertisent notamment les dommages subis par les assurés lors d’un accident de la circulation. La seconde se constitue de réseaux d’expertise qui interviennent dans le cas de dommages à l’habitation et aux entreprises, ou bien encore en matière de responsabilité civile.
Ce secteur de l’expertise concerne le Groupe CET et est baptisé historiquement « expertise I.R.D » pour Incendies et risques divers. L’abréviation la plus récente est I.A.R.D, qui englobe la clause « accidents », dédiée au monde automobile. Toutefois, les experts I.R.D se focalisent uniquement sur la gestion des sinistres, qu’il s’agisse de biens de particuliers, d’entreprises ou de collectivités.
Pouvez-vous rappeler quelles sont les missions des experts d’assurance ?
Aujourd’hui, les experts I.R.D travaillent en cabinets et sont regroupés auprès d’une dizaine d’acteurs, dont cinq majeurs. Ce réseau se compose de quatre acteurs de taille moyenne (dont le Groupe CET) et d’acteurs spécialisés, que ce soit dans les risques industriels, aéronautiques, maritimes, etc. La gestion des sinistres engage environ 10 000 salariés en France, dont la moitié est composée d’experts.
Les experts d’assurance sont désignés par des compagnies d’assurance, des mutuelles ou des courtiers. Ils gèrent chaque année deux millions de sinistres. L’ensemble des réclamations dépasse les 20 milliards d’euros. Lors du passage de l’expert, il examine le bien sinistré afin d’évaluer les dommages, les chiffrer et ainsi indemniser l’assuré. Sur le plan humain et éthique, l’expert doit aussi être capable de rassurer la victime d’un sinistre et de se poser en tiers de confiance.
Enfin, le rôle des experts d’assurance est également de pointer des responsabilités des tiers si la cause du sinistre possède une origine clairement établie : une malfaçon, un court-circuit par une entreprise lors de son intervention sur un bien, etc.
Quel constat tirez-vous des sinistres survenus année après année ?
Les typologies de sinistres peuvent être très différentes d’une année à l’autre. En 2019, la France a été secouée par des catastrophes naturelles de grande ampleur, avec des inondations importantes et le séisme du Teil. En 2020, le nombre de sinistres dans le monde de la construction a diminué, puisque les chantiers ont été interrompus. Il y a aussi eu beaucoup moins de cambriolages ! En revanche, les dossiers de perte d’exploitation ont été nombreux, notamment pour les restaurateurs. Ils ont d’ailleurs généré beaucoup plus de sinistres que les années précédentes.
A contrario, les métiers de la construction ont repris de manière assez massive depuis le début de l’année 2021. Par conséquent, nous constatons une augmentation d’environ 30 % des sinistres dans ce domaine. Cela s’explique par la reprise des chantiers ou encore la pression des promoteurs pour respecter les délais, ce qui génère des malfaçons.
Quelle est l’évolution de votre secteur ?
La Fédération des Sociétés d’Expertise (FSE) a constaté une augmentation quasi continue du nombre de sinistres depuis quelques années. Nous envisageons une nouvelle augmentation du nombre de sinistres d’ici 5 ans, voire même une augmentation de leur intensité moyenne. Le drame de la Vésubie en est un exemple parlant, puisque de nombreuses familles ont subi un sinistre important sur leurs biens.
Face à ces événements climatiques, le montant des dommages constatés ne cesse de croître. Il s’agit là d’un événement marquant depuis quelques années. Un autre phénomène est la croissance des fraudes à l’assurance. Il n’est pas rare d’entendre parler d’une filière générant de faux sinistres, ou déclenchant des incendies inopinés. Cette fraude favorise l’inflation des sinistres et du montant des sinistres.
À une autre échelle, des temps difficiles peuvent pousser les assurés à faire une déclaration de sinistre pour des biens endommagés, là où il y a encore quelques années, ils auraient pu hésiter ou décider de les réparer eux-mêmes avant de poser une réclamation auprès de leur compagnie d’assurance. Cependant, le Groupe CET se montre particulièrement vigilant aux tentatives de fraude. Par ailleurs, les assureurs font de plus en plus de prévention pour limiter l’ampleur des sinistres.
Comment se démarque le Groupe CET ?
La technicité et l’engagement sont très vite devenus la valeur ajoutée du Groupe CET. Notre compétence a donc été reconnue pour traiter des sinistres de moyens à forts enjeux. Ces dossiers impliquent en effet une analyse assez fine de l’origine et des circonstances du sinistre. Elle est réalisée par nos ingénieurs et techniciens.
Face à nos compétences, les assureurs nous ont aussi fait confiance pour gérer des sinistres de fréquence, ce qui nous a poussés à engager d’autres experts en assurance et à nous développer sur le plan national. Plusieurs cabinets d’experts indépendants nous ont rejoints. Désormais, le Groupe CET est piloté par des experts du métier et compte une quarantaine d’implantations sur le territoire.
Vous êtes aussi en phase de rapprochement avec le Groupe Cerutti, un autre cabinet d’experts d’assurance. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Jusqu’à présent, nous n’intervenions pas beaucoup sur les sinistres liés à la construction, et touchant à la garantie dommages-ouvrage. Or, le Groupe Cerutti est très présent dans ce secteur d’activité. Nous avons donc eu l’idée de nous rapprocher, afin de créer une ETI présente sur tous les domaines de l’expertise, hors auto. De plus, le Groupe Cerutti dispose d’une présence à l’international. Un atout utile afin de suivre des assureurs, voire des clients souhaitant mandater l’un de nos experts pour réaliser des expertises suite à des dommages majeurs à l’étranger.
Enfin, pourquoi avoir récemment lancé une activité d’assistance et de conseil ?
Nos experts d’assurance vivent des sinistres au quotidien. Ils sont donc très bien placés pour rencontrer un assuré (une collectivité, une entreprise ou un particulier) et le mettre en garde contre des risques de sinistres. Aujourd’hui, nous développons cette activité pour deux assureurs. Ainsi, avant d’assurer une entreprise, ils demandent au préalable au Groupe CET de réaliser une visite de risque pour vérifier que l’entreprise a bien instauré toutes les barrières nécessaires afin de réduire ainsi les risques de sinistres (incendie, explosion, cambriolage…).
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