Relance du nucléaire: EDF va devoir investir 25 milliards d'euros par an, selon son PDG

Un agent d'EDF devant la centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux, à Saint-Laurent-Nouan, le 30 mars 2023. - GUILLAUME SOUVANT © 2019 AFP
EDF doit passer à un niveau de 25 milliards d'euros d'investissements par an, dont 80% consacrés à la France, a déclaré mercredi le PDG du groupe, Luc Rémont, devant la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale. EDF doit travailler avec le gouvernement à un nouveau consensus national sur le prix de l'électricité, a-t-il ajouté.
Rappelant qu'EDF s'engageait sur "ce chemin escarpé" en étant lesté d'une dette de 65 milliards d'euros, Luc Rémont a une nouvelle fois plaidé en faveur de contrats à long terme comme base du modèle économique du groupe post-2025, après la fin de la régulation actuelle de l'Arenh (Accès régulé à l'électricité nucléaire historique), dont l'électricien critique de longue date l'impact négatif sur ses comptes.
"Pour aborder la phase d'investissements (qui se profile), il est indispensable que nous travaillions à une nouveau consensus national sur ce qu'est le prix de l'électricité (...), sans quoi EDF ne sera pas en mesure de dégager les ressources qui sont nécessaires pour assurer sa propre continuité d'exploitation", a dit Luc Rémont.
"C'est évidemment un défi colossal pour l'entreprise d'être capable de soutenir (sa) courbe (d'investissements), mais c'est possible, et c'est possible sans faire exploser les prix, c'est possible avec une approche raisonnable sur le plan marchand (...) qui permet d'avoir, sur la base des contrats de long terme, quelque chose de raisonnable pour nos concitoyens."
Luc Rémont a également répété qu'EDF ne pourrait financer seul la construction de nouvelles centrales et aurait donc besoin de l'aide de l'Etat, alors que le gouvernement a prévu de préciser fin 2024 les modalités de financement du projet de construction d'au moins six nouveaux réacteurs de type EPR2.
Le PDG d'EDF a par ailleurs confirmé l'objectif de 300-330 térawatts-heure (TWh) de production nucléaire en France en 2023, ajoutant qu'un niveau de 350 TWh était visé dès 2025.