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Régine, femme de la nuit et des affaires

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L'ancienne patronne de clubs parisiens et internationaux est morte ce dimanche à 92 ans.

Elle était chanteuse, mais surtout cheffe d'entreprise. Disparue ce dimanche à 92 ans, Régine avait multiplié les investissements dans le monde de la nuit, bâtissant un business international au fur et à mesure des années.

L'histoire commençant après la Libération, où sa famille, après avoir échappé à la déportation, se retrouve à Paris, et où le père ouvre un bar à Belleville. Sa fille prend goût aux sorties dans les boîtes de la capitale. Un ami lui confie l'animation d'une discothèque dans le centre de Paris, rue de Beaujolais, se targue de ne jamais boire d'alcool.

En 1956, elle inaugure sa première discothèque, "Chez Régine", dans le quartier latin. Suivra l'ouverture à Montparnasse du "New Jimmy's", la boîte où l'on danse des twists endiablés.

Surnommée "la Grande Zoa", elle ouvre des établissements de nuit à New York et Monaco, puis au Brésil et en Malaisie. Régine gérera au total une vingtaine de discothèques. Andy Warhol, Liza Minelli, les Rothschild ou les Kennedy fréquentent ses clubs.

Des stars fidélisées

Parallèlement, avec son second mari, l'homme d'affaires Roger Choukroun, épousé en 1969, elle continue les affaires. Elle a notamment l'idée de créer une carte de membre pour que ses clients puissent aisément aller de club en club autour du monde. Jusqu'à 20 000 personnes auront cette carte, payée fort cher, dans les années 1980.

Le couple investit dans l'hôtellerie, la restauration, lance des lignes de vêtements, de parfums, parraine des croisières luxueuses... Régine sait mobiliser les "célébrités", pour des causes importantes à ses yeux comme la lutte contre la drogue, lançant l'association "SOS Drogue international". En 2008, son "ami", le président Nicolas Sarkozy, qu'elle accompagne en déplacement en Israël, l'élève au rang d'officier de la Légion d'honneur.

"Ruinée" en 2009

Ironie du sort, une perquisition cause en 1996 la fermeture du "Palace", club mythique qu'elle possédait depuis quatre ans, après la découverte de produits stupéfiants. En 2004, elle se sépare de la plupart de ses clubs. Et divorce de son mari.

En 2009, elle doit vendre sa discothèque "Chez Régine" de la rue de Ponthieu, longtemps rendez-vous incontournable de la jeunesse dorée parisienne près des Champs-Elysées. Celle qui disait dépenser une fortune chaque jour affirmait alors être "ruinée".

VG avec AFP