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Réforme des retraites: le Medef opposé à une hausse des cotisations pour revenir à l’équilibre

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Suggérée par Laurent Berger pour revenir à l'équilibre du régime de retraite, la hausse des cotisations a été rejetée par la vice-présidente du Medef Dominique Carlac'h, qui a estimé ce mardi soir sur notre antenne qu'il s'agissait d'une "très mauvaise idée".

Si le gouvernement, la CFDT et le Medef ont pour point commun de vouloir assurer l’équilibre du régime des retraites (estimé entre 7,9 et 17,2 milliards d’euros par le COR en 2025), aucun n’est d’accord sur le chemin pour y parvenir.

Dans son projet de réforme, l’exécutif propose l’instauration d’un âge pivot de 64 ans pour inciter les Français à travailler plus longtemps. Inacceptable pour la CFDT, dont le secrétaire général a plutôt suggéré ce mardi dans La Croix une augmentation des cotisations. C’était sans compter sur le Medef, qui écarte d’emblée cette seconde option.

"C’est une très mauvaise idée. C’est profondément inégalitaire […] parce que les salariés et les entreprises payent des cotisations retraites, 60% pour les employeurs, 40% pour les salariés. Je ne crois pas que les gens sont descendus dans la rue […] pour voir une baisse de leur pouvoir d’achat par une augmentation de leurs cotisations retraites", a indiqué sur notre antenne Dominique Carlac’h, vice-présidente du Medef.

"Ligne rouge"

Sans surprise, l’organisation dirigée par Geoffroy Roux de Bézieux refuse surtout de faire supporter l’effort aux seuls chefs d’entreprise via une hausse des cotisations patronales: "S’il s’agit pour les employeurs, et seuls les employeurs, d’augmenter nos cotisations, c’est notre ligne rouge et on ne signera pas cela", a ajoute Dominique Carlac’h, précisant que "les entreprises payent chaque année 100 milliards d’euros de cotisations retraites".

Et de conclure: "Ce n’est pas la bonne solution d’augmenter les cotisations, ni pour les salariés qui verraient cela comme une perte de pouvoir d’achat, ni pour les employeurs qui sont à un moment clé de la relance de la création d’emploi".

Une réflexion qui semble être partagée par le gouvernement: "Nous ne sommes pas favorables à cela (la hausse des cotisations, ndlr), car une augmentation des cotisations c'est moins de pouvoir d'achat pour les salariés et plus de charges pour les patrons, cela tuerait l'économie", a expliqué ce mardi Gérald Darmanin sur notre antenne.

Paul Louis