Redressements et liquidations continuent de fortement baisser en France

Le "mur des faillites" attendra... S'il advient un jour. En septembre 2021, le nombre d'ouvertures de procédures collectives (sauvegarde, redressement et liquidation) a encore chuté par rapport à son niveau de 2020. Au total ce sont 2356 entreprises qui ont été concernées contre 2952 il y a un an, soit une baisse de 20,2%, selon les chiffres du Conseil national des administrateurs judiciaires et mandataires judiciaires (CNAJMJ).
Cette évolution est due, dans une large mesure, à la chute du nombre d’ouvertures de liquidations judiciaires directes qui a atteint 26,2% en septembre.
Sur l’ensemble du 3ème trimestre, la baisse d’ouvertures de procédures collectives atteint 18,8% par rapport au 3ème trimestre 2020. Et cette baisse est encore plus forte si on la compare aux 3ème trimestre 2019 (-48,5%) et 3ème trimestre 2018 (-53,7%).
"Je ne crois pas du tout qu'il y aura une tempête"
Les faillites finiront-elles pour autant par arriver? Christophe Basse, le président du CNAJMJ, invité sur BFM Business n'y croit pas.
"Dès le début de la crise sanitaire en février 2020, on a annoncé toutes les métaphores marines de tsunamis, ironise-t-il. Beaucoup d'argent a été investi et je ne crois pas du tout demain qu'il y aura une tempête, les entrepises vont pouvoir investir, elles ont pu tenir. En revanche il va falloir aider les entreprises à rembourser les dettes pour celles qui rencontrent le plus de difficultés."
Moins d'entreprises en difficultés et aussi moins de licenciement. Si le "mur des faillites" a peut-être été évité, le "mur du chômage" aussi. Sur le 3ème trimestre, ce sont 16.116 emplois qui ont été concernés par l'ouverture d'une procédure de sauvegarde, un chiffre en baisse de 18,3% par rapport à 2020.
Une situation qui s'explique par un rebond de l'économie mais aussi peut-être par une mansuétude de la part de certains créanciers.
"Les créanciers publics comme l'Urssaf représentent 20 à 25% de l'ouverture des procédures collectives, rappelle Christophe Basse. Compte tenu des fonds versés par l'Etat il était évident que les créanciers publics continuent à jouer le jeu et aujourd'hui acceptent des délais un peu plus longs."
Euler Hermès alerte sur 2022
Malgré tout ces entreprises devront tôt ou tard rembourser Urssaf et PGE. Mais là encore le porte-parole des administrateurs est confiant.
"On parle de mur de dettes mais cet argent a été investi et les entreprises ont pu se recréer et tant mieux, reconnaît le président du CNAJMJ. Si le remboursement est difficile, il y a des procédures qui existent et notamment cette fameuse de traitement de sortie de crise qui est aujourd'hui à l'examen du Conseil d'Etat ert qui permettra au petites entreprises de pouvoir étaler ses dettes avec une décision de justice sur 10 ans."
Un sentiment que ne partage pas l'assureur-crédit Euler Hermes. S'il souligne dans une étude publiée ce mercredi le recul du nombre de défaillances cette année, le cabinet craint une hausse en 2022. "Le retrait des mesures publiques de soutien devrait déclencher une normalisation progressive des défaillances d'entreprises", anticipe Euler Hermes.
