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Ras-le-bol au travail: l'absentéisme des managers atteint un niveau record

53% des managers ont été arrêté au moins un jour en 2022.

53% des managers ont été arrêté au moins un jour en 2022. - Pexels

Selon le baromètre Malakoff Humanis sur l'absentéisme, 53% des managers ont été absents au moins un jour en 2022, un taux supérieur à l'ensemble des salariés.

L'absentéisme au travail progresse. Après le baromètre Axa qui faisait ce constat la semaine dernière, c'est Malakoff Humanis qui dans son étude annuelle sur le sujet en arrive à la même conclusion.

Selon ce baromètre dévoilé le 1er juin et relayé par l'Argus de l'Assurance, ce sont 50% des salariés qui ont été arrêtés au moins une fois en 2022, soit le niveau le plus élevé depuis que Malakoff Humanis le mesure. La proportion tournait auparavant aux alentours de 42%.

Ce sont les maladies ordinaires qui ont été l'année dernière la principale cause des arrêts (28%), devant le Covid (17%) et les troubles psychologiques (15%). Les troubles musculosquelettiques n'arrivent qu'en quatrième position (13%) mais sont la principale cause des arrêts de plus de 30 jours.

Si les absences ont progressé pour l'ensemble des salariés, ce sont les managers qui sont le plus touchés. En 2022, 53% d'entre eux ont été arrêtés au moins une journée, soit une hausse de 13 points par rapport à l'année précédente. Un niveau d'absentéisme jamais vu pour les salariés exerçant des responsabilités. Axa constatait la même tendance avec une hausse de l'absentéisme de 41% pour les cadres entre 2019 et 2022.

Les nouvelles formes de travail et en particulier le télétravail sont une source de stress croissante pour les managers. Ainsi un sur deux affirme être stressé au travail contre 38% pour les salariés n'exerçant pas des fonctions d'encadrement.

Un désengagement inquiétant

54% des managers estiment avoir de plus en plus de difficultés à gérer les priorités et les sollicitations de leurs salariés. Un travail qui le suit même sur leur période de repos puisque 55% d'entre eux estiment que le travail empiète davantage qu'avant sur leur vie privée contre seulement 27% des salariés non-managers. Résultat: plus d'un cadre sur 10 (13%) assure devoir consulter des professionnels de la santé mentale pour gérer stress et mal-être.

Préoccupant aussi pour les entreprises, ces managers semblent se désengager à vitesse croissante. 45% affirment qu'ils seraient prêts à prendre un arrêt même s'ils n'étaient pas malades alors que les salariés sans responsabilité manageriale ne sont que 33% dans ce cas. De plus 36% reconnaissent un investissement minime dans leur travail. Un taux là encore plus élevé que pour les non-managers (25%).

Un "ras-le-bol" des cadres qui se traduit par une volonté croissante de démission et qui inquiète de plus en plus les chefs d'entreprise. Selon Malakoff Humanis, 79% des chefs d'entreprise interrogés ont mis en place en 2022 au moins un dispositif de prévention et d'accompagnement des arrêts maladie alors qu'ils n'étaient que 65% dans ce cas un an plus tôt.

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco