Pouvoir d'achat: le Medef favorable à des mesures "ciblées" sans "surréagir" sur l'inflation

Le président du Medef Geoffroy Roux de Bezieux lors d'une conférence de presse à Paris le 24 janvier 2022 - Eric PIERMONT © 2019 AFP
Il faut des mesures "ciblées" pour soutenir le pouvoir d'achat des Français mais sans "surréagir", a estimé jeudi le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux.
"Dans l'inflation telle qu'elle se présente il y a des choses qui ne vont pas durer (...). Il ne faut pas surréagir et il faut surtout cibler très précisément" les mesures d'aide, a-t-il déclaré sur RTL.
Le président de la République a promis d'ici l'été un certain nombre de mesures (revalorisation des retraites, des minimas sociaux, chèque alimentaire, etc.) pour soutenir le pouvoir d'achat des Français face à l'inflation qui a atteint 4,8% en avril selon l'Insee, et qui pourrait dépasser dès le mois de mai les 5%.
Pas de "quoi qu'il en coûte"
Le Medef "n'est pas pour qu'on continue à faire du quoi qu'il en coûte", a-t-il encore insisté, préférant des mesures concentrées sur "les gens qui ont vraiment besoin". L'organisation patronale a notamment proposé la création d'un "chèque essence" que les entreprises pourraient verser à leurs salariés qui viennent travailler en voiture.
"80% des salariés viennent en voiture au travail et avec un prix du super ou du gazole à 2 euros, ça coute cher d'aller travailler", a reconnu M. Roux de Bézieux. Cette accélération de l'inflation frappe aussi les entreprises, qui voient le coût des matières premières flamber.
"On est face à des choses qu'on ne connait pas (...) La dernière fois qu'on a eu une inflation supérieure à 5% c'était en 1983 je crois, moi j'étais encore à l'école. Donc oui c'est difficile", pour les entreprises, a estimé M. Roux de Bézieux.
Face à cette situation "les entreprises jouent leur rôle", en réduisant leurs marges pour ne pas répercuter totalement la hausse de leurs coûts dans leurs prix de vente, et pour certaines d'entre elles en ayant augmenté les salaires depuis le début de l'année.
"Évidemment si l'inflation finit à 7 ou à 8% il y a aura surement d'autres discussions (sur les salaires). Aujourd'hui c'est trop tôt pour le dire", a affirmé le patron du Medef.
