Pour le patron de Système U, "une baisse de la TVA généralisée n'aurait pas de sens"

Le PDG de Système U était invité sur le plateau de Good Monring Business, ce lundi sur BFM Business. L'occasion de revenir sur la situation de la grande distribution après la crise inédite du coronavirus.

Après la pause estivale, l'activité française débute sa rentrée. Une période evidemment compliquée pour de nombreuses entreprises qui subissent encore le contre-coup de la crise du coronavirus. Le gouvernement va donc annoncer, la semaine prochaine, son grand plan de relance pour éviter des faillites en cascade.

Invité sur le plateau de Good Morning Business, sur BFM Business, le PDG de Système U est revenu sur les différentes options sur la table.

"Nous, par exemple, on serait contre des mesures généralisées liées à la consommation" explique Dominique Schelcher ce lundi. "Faire une baisse de la TVA généralisée n'aurait pas de sens à un moment où la moitié des Français ont économisé 100 milliards d'euros."

En effet, l'enjeu du gouvernement est d'inciter les Français à utiliser cette épargne pour relancer l'économie. Bruno Le Maire avait d'ailleurs déjà refusé une éventuelle baisse de la TVA.

Mais tous les Français n'ont pas forcément pu mettre de côté pendant la crise. "On serait plutôt pour des mesures pour ceux qui en ont le plus besoin" poursuit donc Dominique Schelcher, évoquant par exemple la création de "bons" à la consommation.

Car c'est un des enjeux de la grande distribution. Derrière les grandes résolutions post-crise sur l'écologie, sur l'économie responsable, la France est coupée en deux, juge le patron de Système U.

"Il y a cette France qui a économisé 100 milliards d'euros, qui est une France plutôt à l'aise et qui cherche à consommer plus responsable, plus bio. Mais il y a une autre France qui a moins de moyens, plus contrainte" souligne Dominique Schelcher .

Et qui attend donc des prix bas. Sur ce sujet, "il y a une attente d'une partie de la population" insiste le PDG. "Celle qui est au chômage, celle qui est au chômage partiel, qui a moins de moyens, a besoin de prix bas et nous répondons présents. Mais il ne faut pas oublier les acteurs de l'autre bout de la chaîne" notamment "les producteurs" et les acteurs de l'agriculture. "Il faut trouver le bon équilibre entre tous ces sujets là."

Thomas Leroy Journaliste BFM Business