Pour la 1ère fois en 30 ans, le vin italien s'exporte moins bien

En Italie comme en France la viticulture a souffert de la mévente de sa production de vin, à cause de la pandémie qui a réduit ses débouchés dans la restauration. - Jean-Sébastien Evrard - AFP
L'Italie, premier producteur de vin dans le monde, a vu ses ventes à l'exportation baisser de 4% sur les cinq premiers mois de 2020. Une inversion de tendance sans précédent depuis 30 ans due à la chute des débouchés dans la restauration provoquée par la pandémie, s'est alarmé ce vendredi le principal syndicat agricole italien Coldiretti.
En Chine, où le virus est apparu en décembre, la consommation de vin italien a chuté de 44% en valeur entre janvier et mai 2020, de 12% au Royaume-Uni (où la perspective du Brexit a aussi joué), et de 14% en France.
La menace des sanctions américaines plane
Les exportations vers l'Allemagne et les Etats-Unis sont en revanche quasiment stables (seulement -1%), même si les sanctions douanières envisagées par le président Donald Trump pourraient frapper le vin de la péninsule, produit agroalimentaire italien le plus vendu aux Etats-Unis (1,5 milliard d'euros).
Ces chiffres ont été compilés par Coldiretti, qui s'est basé sur les données officielles de l'Institut italien de statistique (Istat) pour les cinq premiers mois de l'année. L'année 2019 avait été marquée par des exportations record de 6,4 milliards d'euros.
"Avec quasiment 4 producteurs sur 10 (39%) en difficulté après la crise (du coronavirus), il faut intervenir rapidement pour soutenir les exportations, réduire les coûts et les lourdeurs administratives", estime le président de Coldiretti Ettore Prandini, cité par le communiqué.
En juin, le gouvernement italien a adopté un décret permettant aux producteurs de vin de transformer leurs excédents en gel désinfectant de manière à libérer leurs citernes pour accueillir les prochaines vendanges.
En France, les aides à la distillation atteignent 211 millions
En France, le gouvernement est aussi venu en aide aux viticulteurs, subventionnant la distillation du vin en excédent qui n'a pas trouvé preneur. Après les 170 millions d'euros accordés en mai, le gouvernement a gonflé l'enveloppe de 76 millions pour la porter à 246 millions au total.
Dans le détail, l'enveloppe additionnelle doit servir à renforcer les aides à la distillation (+56 millions, 211 millions au total) et au stockage des excédents (+20 millions, 35 millions au total).
