Plan de relance: pour Hervé Morin, "il faut que l'Etat écoute les territoires"

La territorialisation est l'un des maître-mots du plan de relance présenté jeudi par le gouvernement. Les collectivités territoriales, et notamment les Régions, sont appelées à jouer un rôle dans sa mise en œuvre. "Si les crédits (du plan de relance) sont délégués en régions, et si c'est un comité de pilotage Etat-Région qui permet de les mettre en œuvre, tout va bien. Si ces crédits sont accordés par Bercy après un examen par 25 bureaux, on va perdre un temps considérable", a assuré Hervé Morin, président de la région Normandie, invité ce vendredi du Grand Journal de l'Eco sur BFM Business.
"J'ai (à la région Normandie) un dispositif de soutien aux entreprises en difficultés qui sont fondamentalement saines mais qui ont des problèmes de trésorerie et sont au bord du dépôt de bilan. On a sauvé en quatre ans plus de 450 entreprises et 13.000 emplois, avec un taux de survie de 85%. Ces décisions sont prises par une toute petite équipe à la Région dans des délais extrêmement courts. Si vous avez des dispositifs qui doivent remonter à Paris, on va perdre des semaines précieuses", assure Hervé Morin, qui précise qu'il n'y "pas d'accord de méthode" pour le moment entre les régions et l'Etat.
"Mobiliser rapidement des crédits"
"La question qui doit être posée ce n'est pas celle de l'effet d'annonce en disant 'on va réaliser tel ou tel infrastructure routière ou ferroviaire', mais c'est celle de la capacité à mobiliser rapidement des crédits. J'ai (en Normandie) toute une série de grands projets sur lesquels on peut aller extrêmement vite (…). Si vous êtes sur des projets qui pour l'instant ne sont qu'à l'état d'étude, la possibilité de porter la relance sera extrêmement faible", avance Hervé Morin. "Il faut que l'Etat écoute les territoires".