Nicolas Dufourcq (Bpifrance): "dans une immense majorité, le PGE sera remboursé"

C'est une question qui revient régulièrement: les entreprises en difficulté auront-elles la capacité de rembourser leurs PGE? Ne vont-elles pas être étouffées à terme par cette dette?
Face à cette problématique, le gouvernement a demandé aux banques d'allonger les durées de ces prêts jusqu'à 6 ans. Et pour Nicolas Dufourcq, le directeur général de Bpifrance qui pilote la gestion des PGE (avant d'envoyer les dossiers éligibles aux banques), le risque de défaut est finalement "raisonnable".
Invité du Grand journal de l'éco, le responsable rappelle d'abord que 110 milliards d'euros sur les 300 milliards prévus ont concrètement été distribués à 600.000 entreprises. "Ce n'est qu'un tiers, mais ça continue de monter", détaille-t-il.
"Beaucoup d'entreprises ont pris le PGE de 'fin du monde' en mars"
Sur la question du défaut, "on arrive à une sorte de consensus à date par lequel il y aurait dans une fourchette de 5 à 7% de taux de défaut sur le PGE. Au bout de six ans. Donc on est sur des montants qui à l'échelle de ce qu'a coûté le chômage partiel ou le fonds de solidarité ou les mesures récentes annoncées par le président de la République sont tout à fait raisonnables".
"Nous pensons que dans une immense majorité, le PGE sera remboursé, notamment les petits PGE des PME". D'ailleurs, certaines entreprises commencent déjà à le rembourser à l'image de LDLC, spécialiste de la distribution de produits high tech. LDLC va rembourser avant la fin février le prêt garanti par l'État de 18 millions d'euros qu'il avait souscrit au plus fort de la crise sanitaire.
Le responsable rappelle également que "70% des PGE n'ont toujours pas été décaissés, ce sont des PGE de confort".
"Beaucoup d'entreprises ont pris le PGE de 'fin du monde' en mars et la fin du monde n'est pas là. Ces PGE vont leur donner des ailes pour se développer", ajoute Nicolas Dufourcq.