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Pacte financier mondial: Emmanuel Macron appelle à une "mobilisation" pour des taxes internationales

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Alors que se tient aujourd'hui à Paris le sommet pour un pacte financier mondial, Emmanuel Macron a appelé à des taxes internationales, sur les transactions financières et les billets d'avion comme en France, et sur le transport maritime.

Avant le début du sommet pour un pacte financier mondial, qui se tient ce vendredi à Paris, Emmanuel Macron a résumé l'enjeu de ce rendez-vous:

"L'objectif c'est de réunir les dirigeants de tous les continents. On vit un moment de fracture et on ne peut régler aucun problème si le monde se divise", a déclaré le président de la République ce matin, dans une interview accordée à franceinfo, RFI et France 24 .

Appel à des taxes internationales

"Il y a des choses très concrètes qui se font pendant ce sommet: il faut qu'au moins 100 milliards d'euros soient réalloués. On l'annonce aujourd'hui. Pourquoi? Parce qu'on a poussé tout le monde à tenir ses engagements", a-t-il poursuivi.

Emmanuel Macron a également appelé à une "mobilisation" pour mettre en place des taxations internationales sur les transactions financières, les billets d'avion et le transport maritime afin de financer la lutte pour le climat et contre la pauvreté.

"Nous, on a une taxe sur les transactions financières, qui d'autres l'a fait autour de nous? Quasiment personne", a souligné le chef de l'Etat.

"Aidez-nous à aller chercher tous les pays qui aujourd'hui n'ont pas de TTF (taxes sur les transactions financières, ndlr) et qui aujourd'hui n'ont pas de taxation sur les billets d'avion. Aidez-nous à mobiliser à l'Organisation maritime internationale en juillet pour qu'il y ait une taxation internationale", a-t-il lancé, soulignant que "la taxation internationale dans un seul pays, ça ne marche pas".

Mobiliser les financements privés

Emmanuel Macron a aussi appelé à mobiliser les financements privés:

"Il faut, à chaque fois qu'on met un euro d'argent public, mobiliser un euro d'argent privé. Pour les pays les plus pauvres, on n'y arrivera pas tout de suite, mais pour les pays en développement, les pays à revenus intermédiaires et les émergents c'est possible."

Le président met ainsi en avant le besoin "d'une méthode différente, avec un effet de levier".

"On doit en quelques sortes 'enlever du risque'. Pourquoi l'argent privé? Il y en a beaucoup. Depuis 5 ans, dans ces "One Planet Summit", on mobilise tous les fonds souverains, tous les grands gestionnaires d'actifs... qu'est-ce qu'ils nous disent? 'on ne va pas dans tel pays car il y a un risque de change ou un risque politique ou encore de potentielles pertes trop importantes pour nos actionnaires ils ne nous suivent pas."

"Si on veut démultiplier l'argent public qu'on met: faire de l'innovation pour avoir des mécanismes qui sont plutôt en garanties, en prises de première perte pour déclencher ces investissements privés."

Autre annonce d'Emmanuel Macron: la France va réallouer 40% de ses droits de tirages spéciaux au sein du Fonds monétaire international (FMI).

"On a lancé il y a deux ans à Paris la réattribution des droits de tirages spéciaux du FMI vers les pays les plus pauvres, en particulier africains. On a dit qu’il faut qu’au moins 100 milliards d’euros soient réalloués, (...) Nous Français, nous allons réallouer 40% de nos droits de tirages spéciaux, c’est du concret" à propos de ces "Special Drawing Rights", un instrument monétaire destiné à compléter les réserves officielles des Etats.

Julien Bonnet avec agences