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Ozempic: de plus en plus utilisé pour perdre du poids, cet antidiabétique va voir son accès restreint

Le médicament anti-diabétique Ozempic (illustration)

Le médicament anti-diabétique Ozempic (illustration) - JOEL SAGET / AFP

Le laboratoire Novo Nordisk qui fait face une demande sans précédent recommande aux professionnels de santé en France de prescrire uniquement son médicament aux patients déjà traités le temps de produire assez pour satisfaire la demande.

Le laboratoire danois Novo Nordisk a recommandé ce mercredi aux professionnels de santé en France de prescrire uniquement son antidiabétique Ozempic qu'aux patients déjà traités, de façon à leur assurer une continuité des soins, dans un contexte d'explosion de la demande mondiale.

Le laboratoire fait le choix de "réserver, dans cette période difficile où on n'arrive pas encore à répondre à la demande tellement elle est d'ampleur, les médicaments disponibles aux patients qui sont déjà sous traitement. D'où la volonté de ne plus commencer de nouvelles mises sous traitement, de manière temporaire", a indiqué une porte-parole.

L'Agence de sécurité du médicament (ANSM) a prévenu de son côté que des tensions d'approvisionnement étaient "attendues sur toute l'année 2024" pour Ozempic (dose d'initiation à 0,25 mg).

Ce médicament rencontre un fort succès sur les réseaux sociaux pour sa propriété amaigrissante, ce qui a conduit à des ruptures de stocks, notamment en Australie. Il appartient à la famille des médicaments analogues au GLP-1, une hormone intestinale qui sécrète l'insuline et envoie au cerveau un signal de satiété.

Etienne Tichit, directeur général Novo Nordisk France - 24/11
Etienne Tichit, directeur général Novo Nordisk France - 24/11
10:27

Un usage de plus en plus détourné?

"On fait face à une demande sans précédent dans la vie de l'entreprise", a insisté la porte-parole, répétant que personne ne pouvait anticiper un tel engouement.
"Est-ce que c'est de l'usage détourné ou pas?", s'interroge la porte-parole, se bornant à constater une "augmentation massive des prescriptions".

"Quand le laboratoire aura reconstitué un stock suffisant, on pourra redémarrer les initiations de traitements", a indiqué à l'AFP Dr Isabelle Yoldjian, directrice médicale à l'ANSM.

En parallèle, Novo Nordisk a décidé de limiter la production de Victoza, un analogue GLP-1 de première génération, moins demandé que la deuxième génération dont fait partie Ozempic.

Un arbitrage pris "de manière à améliorer la mise à disposition d'Ozempic", a expliqué la porte-parole. Selon l'ANSM, l'approvisionnement Victoza "sera réduit en ville au moins jusqu'à la fin du 2e trimestre 2024".

Le laboratoire a multiplié ces derniers mois les annonces d'investissements sur l'ensemble de ses grands sites de production, dont celui de deux milliards d'euros à Chartres, mais l'effet ne sera pas immédiat.

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi avec AFP Journaliste BFM Éco