Ozempic: de plus en plus utilisé pour perdre du poids, cet antidiabétique va voir son accès restreint

Le médicament anti-diabétique Ozempic (illustration) - JOEL SAGET / AFP
Le laboratoire danois Novo Nordisk a recommandé ce mercredi aux professionnels de santé en France de prescrire uniquement son antidiabétique Ozempic qu'aux patients déjà traités, de façon à leur assurer une continuité des soins, dans un contexte d'explosion de la demande mondiale.
Le laboratoire fait le choix de "réserver, dans cette période difficile où on n'arrive pas encore à répondre à la demande tellement elle est d'ampleur, les médicaments disponibles aux patients qui sont déjà sous traitement. D'où la volonté de ne plus commencer de nouvelles mises sous traitement, de manière temporaire", a indiqué une porte-parole.
L'Agence de sécurité du médicament (ANSM) a prévenu de son côté que des tensions d'approvisionnement étaient "attendues sur toute l'année 2024" pour Ozempic (dose d'initiation à 0,25 mg).
Ce médicament rencontre un fort succès sur les réseaux sociaux pour sa propriété amaigrissante, ce qui a conduit à des ruptures de stocks, notamment en Australie. Il appartient à la famille des médicaments analogues au GLP-1, une hormone intestinale qui sécrète l'insuline et envoie au cerveau un signal de satiété.
Un usage de plus en plus détourné?
"On fait face à une demande sans précédent dans la vie de l'entreprise", a insisté la porte-parole, répétant que personne ne pouvait anticiper un tel engouement.
"Est-ce que c'est de l'usage détourné ou pas?", s'interroge la porte-parole, se bornant à constater une "augmentation massive des prescriptions".
"Quand le laboratoire aura reconstitué un stock suffisant, on pourra redémarrer les initiations de traitements", a indiqué à l'AFP Dr Isabelle Yoldjian, directrice médicale à l'ANSM.
En parallèle, Novo Nordisk a décidé de limiter la production de Victoza, un analogue GLP-1 de première génération, moins demandé que la deuxième génération dont fait partie Ozempic.
Un arbitrage pris "de manière à améliorer la mise à disposition d'Ozempic", a expliqué la porte-parole. Selon l'ANSM, l'approvisionnement Victoza "sera réduit en ville au moins jusqu'à la fin du 2e trimestre 2024".
Le laboratoire a multiplié ces derniers mois les annonces d'investissements sur l'ensemble de ses grands sites de production, dont celui de deux milliards d'euros à Chartres, mais l'effet ne sera pas immédiat.
