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Origine des miels: bientôt un étiquetage plus précis?

Les députés se sont à nouveau prononcés mardi en faveur d'un étiquetage plus transparent.

Les députés se sont à nouveau prononcés mardi en faveur d'un étiquetage plus transparent. - PollyDot- CC

Mardi, les députés se sont accordés sur un texte dont l'objectif est de rendre l'origine des miels plus transparente. Les fraudes venues de l'étranger suscitent régulièrement la colère des producteurs.

Les députés se sont à nouveau prononcés mardi en faveur d'un étiquetage plus transparent et précis sur l'origine des miels afin d'éviter les fraudes, alors qu'un décret français en ce sens a été retoqué par la commission européenne, a indiqué le gouvernement.

Un texte validé mardi

L'Assemblée examine en première lecture depuis mardi soir et ce mercredi une proposition de loi sur "l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire". Ce texte consensuel sert principalement à reprendre des mesures déjà votées en octobre 2018 dans la loi alimentation (Egalim) mais censurées par le Conseil Constitutionnel, car jugées trop éloignées de l'intitulé du projet de loi. 

Les députés ont validé mardi l'article premier de cette proposition qui prévoit que pour "un miel composé d'un mélange de miels issus d'un État membre de l'Union européenne ou d'un pays tiers, tous les pays d'origine de la récolte soient indiqués sur l'étiquette".

Au passage, la secrétaire d'Etat Agnès Pannier-Runacher a reconnu que le décret que le gouvernement avait présenté à la commission européenne en ce sens avait été "retoqué". Il proposait d'inscrire sur l'étiquette les pays d'origine "par ordre pondéral décroissant" en mettant en évidence, "en gras", les pays d'origine représentant "plus de 20%" du pot de miel.

"C'est ça qui a été retoqué par la commission européenne, de mettre en gras les pays d'origine au delà de 20%", a précisé Agnès Pannier-Runacher. La commission européenne a répondu en outre qu'il n'était pas nécessaire de réclamer des indications d'ingrédients "par ordre pondéral décroissant", puisque la règlementation européenne le prévoit déjà.

Fraudes chinoises

Les fraudes sur le miel, notamment venu de Chine, suscitent régulièrement la colère de la filière alors que la production française, autour de 20.000 tonnes par an, est loin d'être suffisante pour satisfaire la consommation nationale d'environ 40.000 tonnes. Cette année, les apiculteurs français prévoient en outre une production "catastrophique" en raison des conditions climatiques difficiles.

Les députés ont par ailleurs adopté contre l'avis du gouvernement un amendement de Richard Ramos (MoDem) visant à rendre obligatoire l'indication du pays d'origine pour les produits à base de cacao. 

Pour le "cacao de masse, vous allez faire peser une contrainte sur nos entreprises françaises et qui ne va pas s'appliquer dans d'autres pays alors que le cacao est une denrée qui circule", a mis en garde Agnès Pannier-Runacher.

A.L. avec AFP