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Olivier Jankovec (ACI): "ne plus pouvoir développer l'aéroport Charles-de-Gaulle fera très plaisir" aux concurrents

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Sur BFM Business, le directeur général de l'Airports Council International estime qu'il "est illusoire de mettre le secteur aérien sous cloche".

Outre la chute du trafic, le secteur aérien subit aujourd'hui de nombreuses attaques des politiques et des citoyens l'accusant d'être écologiquement irresponsable. Une situation parfaitement injuste pour Olivier Jankovec, Directeur général de l'ACI (Airports Council International).

Invité de Good Morning Business, le responsable indique "qu'il ne faut pas se tromper de cible". "Ce qui nous inquiète, c'est qu'aujourd'hui la cible c'est en soi le transport aérien mais le problème ce n'est pas le transport aérien mais les émissions de CO2 générées par le transport aérien. Il faut arrêter d'opposer transport aérien et protection du climat et il faut travailler ensemble pour transformer notre secteur pour accélérer notre mue écologique". Avec l'hydrogène en tête: "avec le secteur, on s'est engagé à arriver à zero émission carbone net d'ici à 2050, c'est quelque chose sur lequel on est totalement engagé".

"On est traités par une part des politiques et de l'opinion publique d'une façon qui n'est pas justifiée et qui est même dangereuse car il est illusoire de penser que l'on va mettre le transport aérien sous cloche", poursuit-il.

En attendant, face à ce double contexte, certains lèvent le pied dans les investissements. L'exemple le plus flagrant est l'abandon du nouveau terminal T4 de l'aéroport parisien Charles-de-Gaulle. Une erreur selon Olivier Jankovec.

"Quand on regarde ce qui se passe dans le monde, le transport aérien c'est un enjeu de développement économique majeur. Ca devrait l'être pour la France, la croissance du transport aérien si elle ne se fait pas en France, elle continuera à se faire ailleurs. CDG c'est un hub intercontinental donc si on met un cran d'arrêt au développement de Charles-de-Gaulle, ça ferait très plaisir à beaucoup d'aéroports en dehors de la France: Istamboul, Doha, Dubaï ou même Heathrow, Francfort ou Munich. Il faut remettre un peu de raison scientifique dans le débat".

Et de rappeler qu'une telle décision mettra également "un cran d'arrêt au développement d'Air France, il faut être cohérent. On donne des miliards à Air France pour assurer sa survie et pour qu'elle puisse se développer dans le futur mais en même temps on dit, Charles-de-Gaulle ne peut plus se développer..."

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business